Beaucoup d'erreurs et d'invraisemblances, même dans une BD où presque tout est possible. Le
dernier opus des Chevaliers du Ciel, créés il y a bientôt 60 ans par Jean-Michel Charlier et Albert Uderzo créé un sentiment d'étrange, qui commence dès les premières pages, avec des problèmes de perspective, d'immatriculation. Mais aussi de l'invraisemblable, donc : Tanguy et Laverdure arrivant de bon matin sur la base aérienne d'Istres (en Alpha Jet), et accueillis par un punch à l'heure du café...
Les motifs de leur départ pour les sables du désert sont assez étranges, comme le choix de deux Mirage 2000NK3 porteurs de deux maquettes d'ASMP-A pour faire du bruit dans le cerveau des gars d'en face. A-t-on jamais vu partir à la guerre avec un lance-pierre en carton ? Pour une situation assez analogue débutée dans une zone identique avec des problématiques assez identiques, l'état-major a envoyé des appareils permettant de faire de la reconnaissance tactique, et des frappes sol-air de précision en autonomie. Des Mirage 2000NK3 se sont joints à eux, mais pas pour faire du bruit nucléaire.
D'autant que par la suite, ce même chasseur, pas connu pour sa polyvalence en air-air, doit assurer un escorte de largage humanitaire (sans radar air-air, sans canon, etc) ce qui est assez difficile à comprendre.
Dès le départ aussi, belle perf de Laverdure qui réussit à traverser la Méditerranée, et même à rejoindre une base au coeur du désert, avec un seul ravitaillement en vol, après avoir cassé son gland sans ravitailler. Les programmateurs de Hamilton auraient dû le consulter.
Intéressant aussi de voir des pilotes des FAS se faire briefer par un ambassadeur, ou de briefer un mission à profil nucléaire avec des étrangers comme témoins.
Le Caracal (qui en général est déployé par deux) annonce aussi une très belle réactivité en annonçant 10 minutes pour être sur une zone d'intervention. Un appareil qui, sans mandat pour le faire, va intercepter dans un pays étranger un appareil inconnu alors qu'il n'a pas d'attitude menaçante.
Je passe également sur le fait qu'un inspecteur de police du pays X dit avoir été formé au parachutisme par les SAS (qui ont autre chose à faire).
Enfin, quelques planches donneront quelques sueurs froides aux SV de France et de Navarre.
On peut également déplorer l'absence de renvois à des épisodes précédents de Tanguy et Laverdure, comme le Maître avait l'habitude de le faire, par souci de ses lecteurs. Ainsi, on peut par exemple s'étonner qu'il ne soit pas fait référence à "Prisonniers des Serbes", qui avait révélé l'éjection d'un pilote dans l'Adriatique. Alors même que cette situation est évoquée dans un appel de note.
A plusieurs reprises, aussi, l'illustration fait une part belle à une marque de voiture de luxe allemande, pas forcément la première qui vient à l'esprit (a fortiori dans le pays en question), ainsi qu'à une marque de montre, de polos, etc.
Bref, si l'objectif était de rendre hommage aux personnels du 2/4 La Fayette et à leurs Mirage 2000NK3, il suffisait de puiser dans leurs dernières opérations. Rien ne manquait pour faire de bons albums.
Mes infops et photos sur le twitter @defense137.