L'établissement de Safran à Massy soufflait aujourd'hui ses 70 bougies. A l'origine l'usine historique
de la société de fabrication d'instruments de mesures (SFIM), c'est devenu aujourd'hui un des joyaux de Safran Electronics and Defense, salué par le président Martin Sion venu remercier ses troupes pour leur "engagement" et leur "savoir-faire".
Le show room local dévoile un peu les produits stars de la maison, de la JIM-LR à l'AASM en passant par les calculateurs embarqués, moins visibles mais essentiels aux moteurs LEAP ou au TP400 de l'Atlas.
Tous les clignotants de cette partie du groupe semblent plutôt de la bonne couleur, avec des embauches (250 l'an dernier, essentiellement pour régénérer la pyramide des âges) mais aussi quelques sujets de vigilance ou de préoccupation.
Le premier est le Patroller, dont le calendrier a quelque peu glissé. Comme son directeur général de groupe, Martin Sion évoque les difficultés de Stemme, qui fabrique la cellule du drone. Des personnels "de la direction technique et de la direction industrielle" auraient été envoyés en Autriche aider le petit avionneur à tenir la cadence pour alimenter l'usine française qui transforme les motoplaneurs en drones. Difficile, pourtant, de plaider l'effet de surprise, vu l'antériorité du contrat... Est-ce vraiment le seul problème, pas sûr, mais le président maintient sa date de livraison : 2019.
Autre sujet de préoccupation est dans la navigation inertielle, sa spécialité historique. Safran s'y est fait tailler des croupières par un bien plus petit et surtout moins cher que lui, Ixblue, qui a logé ses centrales sur les frégates de taille intermédiaire, mais aussi sur bien d'autres plateformes navales. Le même Ixblue qui ne cache pas non plus ses ambitions dans le domaine terrestre. La riposte de Martin Sion ne devrait pas tarder, sauf à perdre définitivement les positions sur ce marché.
Enfin, le dernier concerne le marché australien, sur lequel de très gros packages sont à décrocher auprès de l'Américain Lockeed Martin, retenu comme maître d'oeuvre du système d'armes des 12 sous-marins sélectionnés en France. Certes, Safran a une implantation industrielle locale. Certes, un des ses top managers fut d'origine australienne. Des facteurs qui ne seront pas forcément déterminants pour Lockeed Martin.
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Le premier bâtiment SFIM à Massy, fin des années 40. Photo Safran
Le site, aujourd'hui. Photo Safran