Par delà l'amendement sénatorial sur les drones (1), qui a curieusement bénéficié d'un éclairage médiatique inattendu, un autre n'a pas connu la postérité : celui concernant le financement des surcoûts opex de la gendarmerie. Contrairement aux armées, les gendarmes ne bénéficient pas du financement par la réserve interministérielle. Et doivent donc se nourrir sur la bête. Les sommes en jeu ne sont pas exceptionnelles (les surcoûts seraient de 10 à 15 MEUR par an), rapportées au budget total de la gendarmerie, mais elles témoignent du fait que faire payer ces surcoûts par le budget gendarmerie a un impact direct sur l'activité gendarmique dans nos provinces. On pourrait se payer quelques hélicoptères avec tout cela, mais donc, pour l'instant, il faut faire sans.
En 2010, le coût des opex aura représenté 38,7 MEUR (soit un surcoût de 23,7 MEUR), contre 30,8 (estimation) en 2011. L'Afghanistan représente les deux tiers de la somme, si l'on en croit le Sénat, qui répercute les données de la DGGN.
Selon ces mêmes données, la gendarmerie mobilise 208 personnels en Afghanistan, dont, c'est une confirmation, neuf personnels du GIGN (2), chargés du mentoring de l'ANP. Trois personnels spécialisés dans la police scientifique sont aussi engagés, dont un profil très expérimenté, au nouveau laboratoire CIED qui a ouvert, fin octobre, à Kaboul. Et, c'est plus connu, 89 POMLT.
Ce dispositif est cependant en cours "d'ajustement". Le format des POMLT avait déjà été revu à la baisse, en octobre dernier.
(1) même s'il a mis en joie des cadres de l'armée de terre, un autre projet d'amendement (communiste) n'a pas connu de suite : il proposait de transformer une partie du budget nucléaire en budget de MCO pour l'armée de terre.
(2) une des missions pour lesquelles le GIGN sera décoré, vendredi.