Nouveau rebondissement dans le dossier des drones MALE, malmené par les sénateurs : le député socialiste Jean-Claude Viollet a déposé un amendement pour rétablir les crédits amputés par la chambre haute dans le projet de budget 2012. L'additif doit être étudié (avec 90 autres), peut-être dans nuit, dans l'hémicycle, avec des chances raisonnables d'être adopté.
Le rapporteur pour avis de l'armée de l'air, qui n'a pas compris le coup de hache des sénateurs, développe ses arguments : le différentiel de prix entre le projet Dassault (choisi en CMI par le ministère) et l'optique américaine peut s'accepter, dans la mesure où des incertitudes fortes perdurent sur le cryptage des données du MALE américain (1). Pour le député, choisir américain est aussi envoyer un mauvais signal, alors que l'on parle de ré-industialisation, en France. Enfin, pour l'élu socialiste, les Américains "tentent d'imposer un standard en matière d'avions de combat et de drones", au détriment de l'industrie européenne, et dans ce cas, française. "Economiser 100 MEUR, c'est une vision de court terme, et c'est se priver d'une capacité avions de combat à trente ans" prévient-il.
Jugement par le vote, dans la nuit, ou au petit matin...
(1) une dimension étonnamment peu développée dans les argumentaires des uns et des autres, jusqu'à maintenant. Or, pour un système concourant au renseignement, c'est essentiel.