Hervé Morin se rendra à l'école de l'ALAT (EALAT) à Dax, le 6 mai prochain, pour découvrir la première promotion de pilotes français formée sur EC120 externalisés. La dite-promotion doit commencer sa formation pratique d'ici la fin du mois d'avril sur une flotte externalisée : le ministère forme tous ses pilotes sur des hélicoptères qui ne lui appartiennent pas, et paie ce système à l'heure de vol réalisée. Les instructeurs restent des militaires.
Losque le général Irastorza, CEMAT, s'est rendu sur place, le 8 avril dernier, la flotte atteignait déjà 17 appareils, qui sont devenus 24, entretemps. Livrés à la cadence de 3 par mois, les EC120 seront 33 machines en juillet, avant d'atteindre le format définitif de 36 exemplaires, fin 2010. Ils remplaceront la cinquantaine de Gazelle utilisées jusqu'alors.
Le contrat avait été notifié le 17 avril 2008, soit il y a à peine deux ans. L'armée, sceptique, avait pris son temps avant de se décider, et une ultime contestation d'un concurrent malheureux avait généré quelques retards. Le management apparemment exemplaire du contrat a permis, depuis, de gagner trois mois sur le calendrier.
"Jusqu'à maintenant, la disponibilité technique atteint 100%", garantit Jean-Louis Rotrubin, patron du groupe DCI, qui avait remporté l'appel d'offres avec Inaer Helicoptères France (ex-Proteus Airlines). La méthode, avec des appareils par nature très fiables : "assurer la maintenance la nuit et les samedis".
"En croisière, le contrat devrait générer 20 MEUR par an", estime Jean-Louis Rotrubin.
C'est le BOP178 (formation) qui paie les heures de vols effectuées. Le système produit même une marge de manoeuvre pour vendre le surplus à des tiers. "Chaque heure de vol vendue à des tiers permet d'abaisser l'heure de vol payée par les militaires, c'est du gagnant-gagnant", applaudit le patron de DCI.
DCI a engagé 50 MEUR à Dax, dont 7,5 MEUR apportés par ses fonds propres. Le système n'a produit, logiquement, que des pertes, jusqu'à maintenant, puisque l'activité de vol -la seule qui déclenche paiement du ministère- n'a pas commencé. En 2009, ces pertes se sont élevées à 3 MEUR, et "l'équilibre sera atteint cette année, et les premiers profits, en 2011".