Le Mont Valérien ; résistance, répression et mémoire. 19 euros.
Voilà un beau livre qui fait oeuvre de mémoire dans un chapitre finalement peu connu de notre histoire sombre, pendant la seconde guerre mondiale. Le procédé n'est pas courant, puisque le livre publie des lettres, forcément poignantes, de condamnés au fusil des Allemands -ils furent plus d'un millier-, au Mont Valérien (1).
Claire Cameron, de la direction de la mémoire et du patrimoine (DMPA) a piloté ce projet éditorial riche en iconographie, et avec une mise en page particulièrement attractive.
Cela fait de ce livre un oiseau rare dans la production défense, et un document abordable aussi bien par une classe que par tout citoyen qui se penche un peu sur notre passé. Des lettres de condamnés, qui nous font paraître bien futiles les préoccupations du (de notre) moment. Certains de ces condamnés n'avaient pas 17 ans.
Hervé Morin devrait présider la cérémonie à la mémoire de ces fusillés, le 5 mai prochain, en la présence de membres des familles des fusillés dont la plupart, au Mont-Valérien, appartenaient à des organisations clandestines luttant contre l'occupation allemande et le régime vichyste.
(1) l'ouvrage rappelle le triste bilan de l'occupation : 3.000 personnes furent condamnés à mort et fusillées, 810 otages furent aussi fusillés. 210 prisonniers de Vichy furent exécutés. 15.000 français ont été massacrés par la Wehrmacht et les unités de Waffen SS. Enfin, 86.000 personnes ont été déportées, 60% ont survécu. Seulement 2.500 juifs déportés ont survécu, sur les 75.000 déportés.