mercredi 9 juin 2010

Le MALE qui fait tomber les KEUR

Les ministères français et britannique de la Défense sont en train de financer, dans un plan d'études amont, des études menées conjointement par BAE Systems et Dassault Aviation, dans le cadre des réflexions sur les drones endurants (MALE). Ces crédits resteraient particulièrement résiduels puisqu'ils ne portent pour l'instant que sur des centaines de milliers d'euros (KEUR). Les Britanniques ont déjà versé leur quote-part, ce qui ne serait pas encore fait, côté français, même si chez Dassault, on confirme avoir déjà commencé à travailler.
Ce plan serait porté par le high level working group qui regroupe les deux pays. On sait que parmi les possibilités actuellement étudiées par la France figurent le recours à une plateforme britannique, évolution du démonstrateur Mantis, pour porter le futur drone MALE français.
On sait cependant aussi que cette optique, qui a du sens, comme l'ont rappelé ce matin des responsables de Dassault et Thales, sera vraisemblablement plus chère à développer que le SDM promu par les deux sociétés, sur la base d'un Heron-TP d'orgine israélienne.
Dassault et BAE Systems ont un historique commun parsemé d'embûches. En 1965, Bréguet, racheté en 1967 par Dassault, lançait le Jaguar avec BAC (BAE Systems aujourd'hui) mais l'avionneur français ne donna jamais une priorité à cette coopération qui n'avait pas été de son fait. La France et Dassault préférèrent aussi sortir du programme européen qui mena au Typhoon actuel. Les malheurs économiques et opérationnels de ce dernier -seulement quatre en mesure de voler en Allemagne, et toujours pas d'engagement en opérations réelles- laissent à penser, à posteriori, que cette décision n'a peut-être pas été totalement irraisonnée.
A la fin du siècle dernier, Dassault et British Aerospace mirent aussi sur pied une joint venture, European Aero Systems (EAS) mais cette coquille était restée vide, "faute de volonté politique" arguait ce matin Eric Trappier, un des resposables de l'avionneur français. Le même n'a rien exclu, pour une éventuelle coopération avec BAE Systems : "je suis prêt à travailler sous maîtrise d'oeuvre de BAE Systems" a-t-il même déclaré, reconnaissant que l'organisation de cette encore très éventuelle coopération serait aussi liée à l'abondement budgétaire des deux parties.