Quand MAM officiait à l'hôtel de Brienne, elle découvrit, lors d'un déplacement en Côte d'Ivoire
toute la complexité du stockage des rechanges et des consommables. Sur les pistes africaines, les pneus des camions et les amortisseurs s'usaient bien plus vite. Mais l'intendance, en France, ne suivait pas.
MAM avait mis les mains dans le cambouis et on avait évidemment vite trouvé des pneus et des amortisseurs.
Les lecteurs de ce blog qui ont fait quelques opex ont sûrement quelques bonnes tranches similaires en mémoire (1).
Pour les ATL-2 de la marine, c'est un peu la même histoire. En bout de chaîne, le SIAe est vite devenu le bouc émissaire tout trouvé pour le déficit de disponibilité de ces avions, pourtant peu déployés actuellement.
Mais le SIAe pourrait plaider non coupable. Il ne connaît plus de problèmes de process -les soucis de logistique commencé en 2012 se seraient terminés l'an dernier- ou de ressources humaines, non le problème serait bien plus basique : pour entretenir des avions, il faut des pièces.
Or le SIAe ne détient qu'une partie du stock (2) -qui n'est certes pas encore stabilisé-, la SIMMAD, une partie du reste. Et les pièces qui manquent le plus sont à... fabriquer chez des industriels dont certains pourraient ne plus exister tout bonnement. Ou n'ont plus fabriqué la pièce en question depuis des années !
Ajoutons à cela quelques restes de coopération européenne (SECBAT) qui étaient à l'origine de la génération précédente, on a une juste vision du problème. En deux chiffres, 27%, le taux de disponibilité de la flotte, avec cette fois plus d'éléments de compréhension du problème.
(mille pardons, parfois cela prend du temps, mais on finit toujours par trouver...)
(1) un bel exemple fut fourni par un reportage de France 2 accompagnant le CEMA en Afghanistan en 2008, qui lui aussi put découvrir l'ampleur du problème dans une tente de maintenance... avant de chasser la caméra de France 2.
(2) le même problème intervient sur le Caïman Marine. Le SIAe a dû interrompre une chantier de maintenance cette année faute de pièces. Rappelons que le Caïman Marine, au contraire de l'ATL-2, est un appareil récent.