Quoique le mindef ait longtemps fait preuve d'avant-gardisme sur son site internet, les logiques de validation et de fabrication des contenus ont vite montré leurs limites. La réactivité y est notoirement très faible, et les obligations, trop fortes. L'état-major des armées (EMA) s'est donc installé le 4 mars sur Facebook avec une page officielle, pour pouvoir diffuser plus vite ses contenus d'actualité, tout en valorisant une matière qui était sous-utilisée par le site internet officiel, voire pas valorisée du tout.
Pour l'instant, la matière est essentiellement cantonnée à du recyclage de coms et de vidéo déjà parus sur le site internet, il sera intéressant de voir comment ce compte se comporte en croisière, notamment sur des phases de communication de crise, là où les médias -et particulièrement les blogs de journalistes- sont les plus performants (1).
L'avantage, sur Facebook, est aussi de savoir qui vous aime, et éventuellement, qui vous suit. Ils sont déjà 971 à avoir "aimé". Le compte Facebook de l'armée de l'air compte, lui, 35.766 fans, soit trois fois plus que Parlons Défense, un compte mis en place par la DICOD pour capter les jeunes.
(1) c'est sur cette réactivité et la liberté de ton que la popularité des blogs de journalistes, comme le Mamouth, s'est fondée. Les comptes Facebook créés par les armées répondent à des finalités différentes, pour ramener de l'audience au site internet institutionnel, via des liens hypertextes, et toucher un public plus jeune, qui ne va pas sur les sites institutionnels. Ces mêmes comptes évitent d'ailleurs soigneusement les sujets qui fâchent, comme les soucis de règlement des soldes par exemple.
Post-scriptum : j'interviens ce soir sur Europe 1, sur ce thème des liens entre militaires et médias sociaux, à 20h05.