Le discours de François Hollande sur la défense, qui vient de se terminer, a permis de développer la méthode qu'il souhaitait mettre en oeuvre s'il est élu. Il confirme la date-référence de la fin 2012 pour le retrait d'Afghanistan des "forces combattantes", qu'il entend annoncer d'ailleurs au sommet OTAN de Chicago. D'autres annonces pourraient d'ailleurs y être faites, notamment sur une sortie éventuelle du commandement intégré. Le candidat socialiste estime que la réintégration a été "précipitée" et "sans contrepartie". Il n'a pas caché son faible intérêt pour la défense contre les menaces balistiques, qui doit être un des sujets de Chicago.
Après les supputations des commentateurs, il a confirmé vouloir maintenir une dissuasion à deux composantes.
Il entend aussi valoriser la dimension européenne de la défense, qui reste à construire. Mais qui a des échos partout, y compris en Pologne d'où revient François Hollande.
Sans vraie surprise, il a également dit vouloir changer de méthode pour les opex. Chaque opex ferait désormais l'objet d'un vote du parlement, et non plus, comme c'est le cas actuellement, de façon globale et non régulière.
Il faudra aussi faire des choix, a-t-il prévenu, dans les équipements. Il a cité ceux qui avaient ses faveurs : un nouvel effort doit être fait pour le renseignement (1), notamment dans le secteur satellitaire, et les drones, "trop longtemps négligés". Dans sa liste aussi, les moyens de protection, la logistique, et, plus inattendu, la DGA, dont, selon lui, les coupes d'effectifs ont réduit la capacité technique et à conduire la politique industrielle.
Il entend également auditer la réforme lancée en 2007, lancée sur une "méthode velléitaire et confuse" (...) qui "renforce le sentiment de désordre". Louvois a évidemment eu droit à sa flèche : "c'est inacceptable, et encore plus quand cela touche des soldats en opérations".
Enfin, il a annoncé l'engagement d'une "réflexion" du parlement et de l'exécutif sur la judiciarisation des affaires militaires. Sans livrer le fond exact de sa pensée, il a clairement laissé entendre que les familles des morts au combat avaient droit à des explications.
(1) qui n'a, de fait, pas toujours eu les traductions budgétaires des écrits et discours du politique.