Après avoir à peu près tout essayé pour diminuer l'influence des blogs journalistiques, le ministère de la défense met à son tour le turbo sur internet. Des initiatives sur les médias sociaux devraient bientôt être mises en oeuvre par la DICOD, fondées notamment sur un rapport du collège des inspecteurs généraux.
Rappelons que la DICOD faisait état de ces objectifs, dans son plan d'action pour 2012, révélé sur ce blog.
Internet sert à tout, notamment communiquer sans intermédiaire vers le public, dont on sait, finalement, peu de choses. Le mindef se frotte les mains, des comptes Facebook, voire des blogs qui se présentent comme des blogs d'information, reprennent intégralement ces contenus sans aucun recul.
Il ne fait plus de doute non plus que les actuelles publications papiers du ministère sont vouées à migrer sur internet, pour économiser le prix du papier et d'équipes pléthoriques (1). Le nouveau DICOD ne l'a pas caché à plusieurs journalistes, depuis qu'il est arrivé, avec plus ou moins de réserves d'usage.
La diffusion d'images vers la presse, longtemps sujet d'empoignades épiques, s'est même fluidifiée. Il est vrai que la différence était criante avec les mindef étrangers, notamment anglo-saxons. Après le goutte-à-goutte, le mindef est passé à l'autre extrême, n'hésitant, pas comme mettre en ligne quatre sujets d'un coup (d'un intérêt informatif néanmoins très variable), désormais accessibles au grand public. A se demander si le ministère ne rêve pas d'un monde sans journalistes.
Après avoir longtemps stigmatisé l'usage du terme "exclusif", le mindef l'a même repris à son compte, annonçant dans quelques jours "un dossier exclusif sur l'espace militaire". Il est vrai qu'il est nettement plus facile de procéder ainsi que d'évoquer ce sujet dans le point presse hebdomadaire du ministère. Ce jeudi, deux thèmes nettement moins vibrants et exclusifs sont proposés aux cerveaux de journalistes disponibles : l'identité sonore de l'armée de terre, et la 12e journée du réserviste.
(1) on remarquera d'ailleurs qu'aucune de ces publications n'est seulement consacrée qu'à la finalité des armées : l'engagement opérationnel.