Personne n'entend plus le nier, de nouveaux efforts vont être consentis par la défense, dans l'immédiat du prochain scrutin présidentiel. Les plus lucides l'ont bien compris, ce qui nous amène à une énième course à l'échalotte. Le recours à une garde nationale, ou à quelque chose qui y ressemble, qu'on évoque ici ou là, pour compenser ce nouveau coup de rabot n'est pourtant qu'une chimère, car elle fait référence à des modèles culturels (Etats-Unis, voire Suisse) bien différents du nôtre, notamment en matière de patriotisme, de sens du devoir et de port des armes.
Dans la France de 2012, on a déjà beaucoup de mal à trouver les réservistes dont les armées ont besoin, j'ai donc personnellement du mal à comprendre pourquoi ce serait plus facile pour des gardes nationaux. Et on ne résoudra pas ce problème d'attractivité générale (l'armée d'active en souffre aussi, la preuve, on est obligé de faire des campagnes de recrutement coûteuses) tant qu'on ne se sera pas interrogés réellement, au delà de sympathiques dîners en ville cherchant à cerner le profil du héros, sur ce qui amène (ou n'amène plus) de purs civils à redevenir militaires l'espace de quelques mois par an.
Sans cruauté excessive, reconnaissons que les soucis liés à la mise en place de Louvois, chez les réservistes aussi, n'a pas dû amener de paix dans les ménages des plus motivés, ceux qui partent en opex. Quittez votre situation dans le privé, et demandez à madame de faire les courses, alors que vous n'êtes pas là pour lui porter les cabas et s'occuper des jeunes, et alors que vous goûtez pour la 4e fois dans le mois dans la FOB Tagab au goût sucré des Chicom, entendez le doux son de sa voix annoncer que la carte bleue est restée en carafe chez Auchan.
Non, moi je peux vous l'affirmer, la garde nationale du stade de France n'a aucun mal à se remplir, on paie même pour venir, mais c'est pour du sport.