Déjà difficile à bien suivre et comprendre en temps normal, la communication de l'ISAF devient incompréhensible. Après avoir fait motus sur les tirs de Margar, au point de laisser un boulevard aux pires suspicions et bloquant toute communication française (1), l'ISAF s'est officiellement excusée dans un communiqué, ce matin, pour la mort de 8 jeunes Afghans (2). En reconnaissant continuer à chercher à comprendre la séquence exacte. Lundi, l'exercice avait été contre-productif, alors que le porte-parole de l'ISAF avait été moins que clair dans ses explications. Côté Français, on s'en tient à l'analyse des faits qui avait filtré dès lundi.
Le résultat de ces allers-retours verbaux, à Kaboul, est désastreux. On comprend qu'ils s'inscrivent dans des rapports de force entre l'ISAF, dont le compte à rebours à commencé, et le gouvernement afghan. Dont le président a vraisemblablement dû se faire taper sur les doigts lors de son récent passage parisien.
La clarté de l'engagement français, largement entamée depuis l'interdiction pour la presse de couvrir l'action des troupes, en Kapisa, en souffre, évidemment.
On peut imaginer que les protagonistes français de Margar ne peuvent que s'interroger sur ce qu'ils lisent, sans doute assez différent de ce qu'ils ont vécu.
Alors qu'il est de bon ton, par les temps qui courent, de sigmatiser la judiciarisation des conflits, une belle tarte à la crème, les mêmes devraient se pencher sur la spindoctorisation de ces même conflits. De quoi se rendre compte que l'un ne va plus sans l'autre.
(1) c'est la joie des coalitions : il faut attendre que la coalition ait parlé avant de pouvoir parler en national.
(2) en oubliant de rappeler que ces mêmes Afghans portaient des armes.