Etrange série documentaire en deux parties que celle présentée, le soir du 3 mars, par Planète. On l'a compris avec le titre, il s'agit d'examiner les rapports entre l'armée et les présidents français de la 5e République. Une suite d'images des engagements en opérations, entrecoupés d'entretiens.
Le résultat, bien rythmé par la musique de Romain Paillot et Thibault Lefranc, est pédagogique. Parfois sans plus, mais parfois aussi avec de vraies petites perles, comme quand, par exemple, le général Michel Guignon, raconte comment, ancien chef de section du 1er REP, il confessa plus tard à son général qu'il aurait participé au putsch de 1961 s'il avait été en état de le faire. Il était, à cette époque, sur un lit d'hôpital après avoir été blessé au combat.
Raymond Muelle, Jean Guisnel, le général Georgelin -en civil, évoquant entre autres ses souvenirs de lieutenant-colonel- et Pierre Joxe font aussi partie des témoins qui apportent, à mon avis, à ce documentaire, d'autres témoins me semblant moins performants. A noter, parmi les dernières secondes du deuxième épisode, la conclusion du journaliste de France Inter, Thomas Legrand : "'pour Nicolas Sarkozy, on a l'impression que l'armée, c'est un corps qui doit être professionnel comme les préfets, les postiers. Il ne marque aucune spécificité. On peut comprendre que les militaires sentent cela comme quelque chose d'assez violent, car on ne rentre pas dans la carrière militaire comme on rentre dans la carrière préfectorale".
C'est sans doute un peu plus compliqué que cela. Par contre, et cela aurait dû être mieux souligné dans le documentaire, tous ses prédécesseurs avaient connu personnellement l'engagement opérationnel : De Gaulle, en 1914-1918 et en 1940, Pompidou en 1940, au 141e RIA, Giscard d'Estaing, en 1944-1945 avec la 1ère armée (1), Mitterrand, en 1939-1940, comme sergent au 23e RIC. Et Chirac, en Algérie, comme sous-lieutenant au 6e RCA en 1956-1957.
(1) VGE a été fait, en outre, caporal d'honneur de la légion : c'est lui qui avait décidé d'engager le 2e REP à Kolwezi.