par le journaliste Jean-Marc Tanguy - Twitter @Defense137 - 9253 posts depuis avril 2009 - 81,92 millions de pages vues depuis juin 2010.
jeudi 10 février 2011
Indus en stock
Dans le jargon des militaires, on appelle cela un « soutex » pour « soutien aux exportations ». Lorsque le Mistral quittera Brest, le 28 février, pour une mission Jeanne d’Arc, il emportera dans ses cales des maquettes et des matériels militaires de 18 industriels de la Défense français.
Ces engins sont présentés à des clients potentiels tout au long du périple du BPC, qui doit revenir en France le 15 juillet. Au moins deux escales sont prévues chez deux bons clients de la France, qui souhaiteraient que ces derniers le deviennent encore plus : l’Inde et Singapour. Mais ce ne seront "pas les seules escales" explique l'état-major, sans plus d'explications. Un arrêt dans la première zone d'écoulement des produits français, le Moyen-Orient, semble incontournable.
Ce show-room flottant doit notamment relâcher à Singapour à l’occasion du salon IMDEX.
Secret commercial oblige, on ignore la nature précise des matériels emportés à bord. Mais on connaît, par contre, les industriels qui les promeuvent : Acmat, plusieurs filiales d’EADS (dont le fabriquant de lasers CILAS, et le missilier MBDA), la CNIM (qui a conçu les EDA-R, moyen de débarquement allié aux BPC), DCI (qui commercialise des services), DCNS, le GICAN, les fabricants de véhicules terrestres Panhard et Renault Trucks, ainsi que les électroniciens Sagem et Thales.
Pour ces derniers, pas de petites économies, alors que les prospections commerciales coûtent les yeux de la tête, particulièrement les salons professionnels. Le transport par BPC est aussi une garantie de protection des secrets technologiques, que d’autres moyens n’apportent pas non plus forcément.
Enfin, et dans certains cas, les présenter à bord du BPC, ou en interaction avec celui-ci, permet de présenter les matériels avec ceux qui les utilisent. Et les chefs d’états-majors considèrent souvent, à juste titre, que ce sont les militaires eux-mêmes qui sont les meilleurs commerciaux des produits français.
Le Mistral avait déjà effectué un Soutex de ce type en début de carrière, emportant notamment dans ses flancs des matériels fournis par EADS (drones notamment), lors d’un périple au moyen et en extrême-orient.
Le Mistral emportera 135 élèves officiers, dont 14 lieutenants de l’armée de terre (St Cyr/Coetquidan) et 18 étrangers (allemand, brésilien, malaisien, béninois, togolais, marocain, koweitien…). Le BPC emportera en outre 200 marsouins du 3e RIMa, et quatre hélicoptères de l’armée de terre (deux Puma, deux Gazelle).