En point 0, le pod reco-NG, dont la taille est mal rendue, du fait des réservoirs de carburant placés à côté (crédit : V.Almansa/Dassault Aviation).
Par delà les chiffres bruts d'Agapanthe livrés jeudi par l'amiral Kérignard, le bilan qualitatif du porte-avions serait assez riche dans un secteur traditionnellement peu éclairé, le renseignement. D'abord, la nacelle Reco-NG (1) engagée par le Rafale a reçu l'onction de l'engagement opérationnel au-dessus de l'Afghanistan, lors d'une dizaine de vols de 5 à 6 heures, dont les deux tiers au-dessus du pays. On le savait déjà, grâce aux essais, et à l'expérimentation : même avec les incroyables accélérations, et les chocs du catapultage et de l'appontage, cette pièce d'optronique 100% française fonctionne encore. Au passage, la marine a pu également vérifier le fonctionnement de la transmission en vol, vers le sol ou la terre (2).
Petite indiscrétion, dans le briefing de jeudi, la nacelle aura été engagée ailleurs, notamment lors du transit en Méditerranée. Avec les incroyables capacités d'engagement stand-off du pod, cela ouvre des horizons incroyablement divers. Sur ce déploiement, comme sur ceux qui suivront : un GAN français a désormais, dans son panel d'actions, la reconnaissance stratégique, pour la première fois de son histoire.
Le coût d'un déploiement de ce type n'étant pas anodin, le groupe aéronaval a aussi apporté sa contribution à la lutte contre la piraterie. La Meuse a interpellé des pirates, en décembre. Tandis que le GAN entier a été engagé dans des vols de surveillances -49 au total-.
(1) dont ce blog vous révélait la toute première mission afghane, le 2 décembre.
(2) une petite révolution que cette transmission en vol, depuis que le Mirage F1CR ne pratiquait plus cette capacité avec son capteur infrarouge (depuis, fort, fort longtemps).