L'Etat-major des armées (EMA) réfléchit à pré-positionner des gendarmes de l'Air sur les théâtres d'opérations français. C'est le retex direct du crash d'un Cougar de l'ALAT, en début d'année : un gendarme de la section judiciaire (SJ), déployé dans le cadre de l'Eufor, avait pu rapidement rejoindre le Gabon, plus rapidement en tout cas que deux de ses collègues arrivant, eux, de métropole par voie aérienne civile. Ce concours de circonstances a permis de faciliter l'enquête.
Ces gendarmes, dont certains ont été formés comme techniciens d'identification criminelle (TIC) par l'IRCGN, sont chargés d'enquêter sur les crashs aériens en exploitant les témoignages, et les échantillons recueillis. Malgré les rappels à l'ordre, récurrents, la plupart des aéronefs militaires n'ont pas de boîtes noires, ce qui complique les enquêtes, techniques et judiciaires.
La section judiciaire de la gendarmerie de l'Air a vu ses effectifs doubler à 18 personnels en autant de mois. C'est lié notamment à la hausse du nombre de saisines de la SJ par les procureurs chargés d'investiguer les accidents aériens. La SJ suit ainsi actuellement un dossier Alpha Jet (Patrouille de France), de trois SEM de l'aéronavale, de trois Gazelle, d'un Puma Alat, du Twin Otter de 2007, et évidemment, de deux dossiers Rafale (le crash de Neuvic et l'éjection de Lann Bihoué)et une rencontre chasseur/ULM (2008).
Elle a également opéré sur le crash d'un HH-3F italien à Bar le Duc, en fin d'année, avant de transmettre le dossier à des enquêteurs italiens.