vendredi 17 avril 2009

Marine Baron, un ovni, et désormais, un livre


Marine Baron a sorti un livre chez Denoel, "Lieutenante, être une femme dans l'armée française" (depuis le 15 janvier 2009). C'est Le Monde du jour qui me fait découvrir le livre, pas le bout de femme. Je l'avais croisée à Ouistreham, un 6 juin. Elle était officier de presse, poste souvent tenu par des femmes. J'avais trouvé un militaire efficace, qui maîtrisait son sujet, et ne cherchait pas à me mettre des bâtons dans les roues. J'avais observé un officier prévenant avec les vétérans qui étaient là.
La suite s'est avérée plus difficile. Ce n'est pas la première à passer par là. La jeune femme qui l'avait précédée, dans le même poste à Lorient, n'avait pas vu son contrat renouvelé. Elle était pourtant, elle aussi, très efficace. Hasard ou pas, c'est un homme qui tient le poste depuis. Les fusiliers marins sont pourtant ouverts aux femmes : une d'elle a même opéré au sein d'une équipe de protection embarquée (EPE), dans le Golfe d'Aden. Sa chevelure blonde adroitement dissimulée sous un casque tactique.
Les femmes ont la vie dure dans l'armée, où la vie est dure. Y a-t-il malédiction, derrière les clichés -positifs ou négatifs- que les armées véhiculent ? Pas sûr. De nombreuses femmes ont réussi, mais pas partout, et pas de la même façon selon les armées. En fait, même, il n'y a pas de règle ; attention aux anathèmes qui pourraient faire passer les uns pour de fervents féministes, et les autres pour d'affreux machos. On a parfois des surprises.
En fait, comme dans le monde civil, où la femme détient peu de postes de responsabilité... Seule différence, dans l'armée, elle obtient la même solde et même, glorieuse victoire, dans l'armée de Terre, une prime de... culotte (quelques euros l'an).
Une femme commande la base qui hébergera le futur Balardgone. Une femme, Virginie Guyot, va commander la patrouille de France, dans quelques mois. Mais la féminisation de la chasse embarquée s'est avérée plus difficile que prévu. Elles sont archi-minoritaires en opérations extérieures, comme en Afghanistan, même si on en trouve en première ligne, comme en Kapisa (un servant de mortier, une infirmière...).
Dans les missions de combat direct, on en trouve aussi. Une femme a opéré pendant quatre mois en Afghanistan comme FAC (forward air controller), au sein d'un TACP exclusivement masculin du CPA20. Une grande première, qui démontre que c'est donc possible, pour ceux qui en doutaient encore.
Mais dans l'armée de l'Air, qui affiche un taux de féminisation (record) de 20%, on n'en n'est pas encore à faire comme dans Top Gun, où c'est "Charlie" (une civile) qui fait la leçon aux pilotes. Question de temps ?