vendredi 17 avril 2009

Pitot givré, Harfang retourné


Un des trois drones Harfang (ex-SIDM) dont ce blog vous parle régulièrement a connu un tracas lors d'un vol en Afghanistan, début avril. Le pitot s'est couvert de givre, ce qui a dégradé l'acquisition de paramètres. Bon élève, le drone a tenté de reprendre la main, et après un fort piqué, nettement au-dessus de 100 noeuds (185 km/h), plus que sa VNE (vitesse à ne pas dépasser), il s'est stabilisé. Avant, pitot dégivré, de reprendre de l'altitude de plus belle.
Le Harfang s'est finalement posé sans heurt, en automatique, comme il sait le faire. Par précaution, l'armée de l'Air l'a rapatrié par un Il-76 affrêté dans le cadre du contrat "bout en bout", spécifique au théâtre afghan.
Reste à évaluer précisément les dégâts en France. EADS devrait se charger des réparations, mais l'AIA de Cuers, dont nous avions évoqué les compétences il y a peu en la matière pourrait aussi être mobilisé pour la cause.
Les Harfang, désormais réduits à deux, connaissent une forte activité opérationnelle, avec 4 missions de 10 à 12 heures par semaine.
Ils doivent très prochainement être "roverisés" permettant à des éléments isolés, au sol, ou à un aéronef, de bénéficier de leur imagerie.
Ce problème, qui fait partie de la vie d'un aéronef, repose par contre le renforcement rapide de la flotte de SIDM. Comme nous le disions il y a peu, l'achat d'un quatrième drone pour renforcer le premier système était prévu, et l'achat de deux vecteurs supplémentaires s'avère de plus en plus indispensables. A la fois pour couvrir un deuxième théâtre, et poursuivre la formation des opérateurs.
C'est officiellement le premier dommage subi par un aéronef français en Afghanistan, même s'il n'est "pas imputable à un tir adverse".

Notre photo : le Harfang montre ici la finesse de ses ailes, et on comprend que les montagnes russes que lui ont fait subir le givrage du pitot ont pu créer quelques dégâts. (crédit : EADS)