dimanche 3 avril 2011

Vers une RESEVAC grand style

A moins que la situation ne s'apaise aussi brutalement qu'elle s'est embrasée, la France va procéder dans les heures qui viennent à une RESEVAC d'ampleur des ressortissants étrangers présents en Côte d'Ivoire, dont l'essentiel sont des Français. Soit, selon les évaluations, entre 10 et 12.000 personnes.
L'évidence s'impose : le président a demandé, cet après-midi, le regroupement de ressortissants : le camp de Port-Bouët, qui en accueille déjà 1.650, arrive déjà en butée, même si la limite haute est annoncée à 2.500.
Comme nous le disions plus tôt dans la journée, la rareté des ATT disponibles, et leurs limitations d'emport - un peu moins ou un peu plus d'une centaine de ressortissants à chaque brouettée vers le Togo ou le Sénégal- pourraient faire privilégier les "avions blancs" de l'armée de l'air, qui en emporte deux à trois fois plus, et surtout, deux fois plus vite. La flotte de l'Estérel comprend cinq appareils, qui ont été mobilisés en Tunisie en février : trois A310 pas tous jeunes (ils ont été achetés d'occasion), et deux A340 en location, ce qui ne les rend pas forcément faciles à exposer dans une zone où les autochrones ont la gâchette facile. Malgré une exposition régulière, les Airbus blancs sont toujours passés entre les balles.
Un Transall avait eu moins de chance, sur la piste d'Abidjan, il y a quelques années : un RPG était venu fracasser le tableau électrique, et une pièce avait tapé à l'emplacement du pilote. Par chance, l'avion était vide.
Grâce aux postures de réaction inventées au Béarn dans les années 97-98 (1), la force aérienne de projection (FAP), maintient en permanence des moyens prêts à décoller au coup de sifflet, ou presque. Malgré les "dispos" pas toujours à la fête, et une flotte Transall, qui a perdu, en quelques années, une quinzaine de pièces.
La France maintient en permanence une dizaine d'ATT en Afrique, au Sénégal (1 devant devenir Casa en avril), au Gabon (2), au Tchad (3 dont un Casa), à Djibouti (1) et à La Réunion (2).

(1) par le LCL Thierry Caspar-Fille-Lambie, actuel commandant interarmes de Djibouti.