Alors que les limitations du dispositif actuel sont même, désormais, reconnues au plus haut niveau chez nous, poussons le questionnement jusqu'au bout : comme il est difficile de mettre de notre côté les vents de sables et la topographie liybiens, pourquoi se priver de l'injection de TACP, équipe de guidage des appuis, avec le spécialiste idoine à leur tête (FAC dans la terminologie OTAN, JTAC dans la terminologie US) ?
Ces TACP sont partie intégrante de l'appui (1), commme le démontre leur engagement quotidien en Afghanistan. Le JTAC, en charge du guidage, est même le pré-requis pour ouvrir le feu, sur ce théâtre.
Pourquoi en serait-il, au final, différemment en Libye ?
On l'a bien vu ce soir, au JT de France 2 : un chef insurgé libyen, ancien pilote de Mirage 5, déplorait de ne voir aucun effet après avoir livré à l'OTAN les coordonnées de zones à bombarder, dans Misratah.
Un pilote de l 'OTAN préferera plus croire ses yeux qu'écouter un inconnu. Mais il croira un JTAC formé aux normes OTAN. Les meilleurs JTAC, dont les nôtres, n'ont d'ailleurs pas de difficulté à procéder au CAS urbain. Or, c'est bien cette problématique de l'action en zone urbaine ou périurbaine qui semble constituer, actuellement, un des freins aux tirs, à Misratah.
On peut déplorer de ne pas disposer d'objectifs clairement identifiés, mais c'est le cas depuis bientôt dix ans en Afghanistan. Cela n'a pas empêché la guerre aérienne de se poursuivre... grace aux TACP !
(1) ce n'est donc pas un débarquement de troupes au sol... L'intégration de ces TACP serait de plus un gage supplémentaire de limitation des tirs fratricides et des dommages collatéraux.