4 VAB ont sauté sur des engins explosifs à Barkhane, rien qu'au moins de juillet. Hier, le CEMAT n'a
pas épargné aux députés la réalité des opérations au Sahel (pas meilleure à Chammal), à l'heure où ils vont écrire leurs premiers rapports budgétaires, possiblement amener des amendements, et voter.
En juillet, aucun des occupants de ces VAB n'en est mort, ce qui reste miraculeux, dans la lutte toujours incertaine, du VAB, pas toujours surblindé, contre les mines et les engins improvisés. L'ancien CEMA l'avait rappelé, 60% des véhicules qu'il s'était résigné à employer au Sahel n'étaient pas blindés. La situation s'est lentement améliorée après une longue série d'explosions conclue par une mortelle, dans laquelle trois tringlots avaient perdu la vie, le 12 avril 2016. Sans que cela plombe les surcoûts opex de l'année, on avait donc déployé les éléments du DOIP qui n'attendaient que cela, depuis des mois. Mais les djihadistes ont déjà la parade, l'armée de terre doit donc encore investir pour éviter de remplir la cour des Invalides de cercueils.
En moyenne 20 VAB laissent leur peau en opex face aux mines et IED : rien qu'en un mois, 20% du total de l'année a quitté les rôles de l'armée de terre.
A peine élu, lors de sa venue au Sahel, le PR s'est insurgé contre la pauvreté des moyens confiés aux soldats français au Sahel, promettant une rallonge de 200 MEUR en 2018 (1). Mais on le sait, à court terme, les militaires français doivent continuer à faire avec ce qu'ils ont : les engins explosifs ont continué à sauter depuis juillet.
Malgré le charbon mis dans la chaudière des opex, à coup d'urgences opérations, il n'y aura pas d'améliorations techniques disponibles avant plusieurs mois (les IED sont une menace vraiment nouvelle, excusez...). Ces urgences opérations ne sont pas concernées par les coupes de 850 MEUR décidées en juillet. Une petite victoire pour les Barkhaniens, et les Chammaliens du nord.
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(1) annoncée à Gao lors de son voyage, puis confirmée le soir du 13 juillet.
Malgré une architecture relativement protégeante, les VAB sautent, comme les autres véhicules, sur les mines posées par les djihadistes sahéliens. Photo JMT