En 2005, les habitants de la Louisiane, piégés par Katrina, avaient déploré l'absence des voilures
tournantes militaires de l'armée d'active et de la garde nationale, mobilisées par la guerre, en Irak et en Afghanistan. Il en est sorti une grosse polémique, des bredouillements d'explications des militaires et de la maison blanche... et un programme d'hélicoptère taillé pour que cela n'arrive plus, le Lakota gagné par Airbus Helicopters, afin de maintenir sur le territoire continental en permanence des moyens d'assistance.
Certes, les armées françaises n'ont pas un tel niveau de mobilisation que les USA en 2005. Mais la France n'a pas non plus les mêmes parcs que les Etats-Unis (et pas de Lakota non plus). Le CEMAT le rappelle régulièrement, il lui manque 50 hélicoptères en état de voler (soit l'équivalent de 20% de sa flotte totale, HM et HA compris), et l'armée de l'air a une flotte de HM désuète, à bout de souffle.
C'est particulièrement vrai outremer, où les évènements météo comme sociaux -et demain, nationalistes- nécessitent d'anticiper un peu les choses. Cela aurait dû être fait hier, il n'est pas trop tard pour le faire maintenant.
La marine, elle, on l'a vu, ne peut aligner aux Antilles qu'une malheureuse Alouette III (gloire à ses pilotes, moins âgés que l'engin...) et un Panther. Là où les Pays-Bas mettent en oeuvre un NH90 de 10 tonnes.
On peut donc tenter le camouflage derrière l'auriculaire de l'augmentation de budget, mais on le voit, il aura suffi d'une Irma pour montrer quelques petites carences (bien connues depuis des années). Comment disait le précédent CEMA, déjà ? Ah oui, "réductions temporaires de capacités".
Ici, un temporaire fait pour durer. Alouette III et Panther seront remplacés par un HIL, mais pas avant 2023 au plus tôt. Et les Puma Air devaient être remplacés par des H225 : le marché de l'occasion et des queues blanches en regorge, ce sont les euros pour les acheter qui manquent.
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