Trois personnels de l'armée de l'air ont été décorés ce jour aux Invalides, lors de la cérémonie des as,
pour leur action lors de la neutralisation d'un individu, à Orly sud, qui s'en était pris à leur patrouille, en mars dernier. L'un des trois est une femme, et la patrouille était constituée d'un sous-officier, d'un MTA (administratif) et d'un aviateur (réserviste). Les deux derniers, en patrouille, portent un FAMAS, le premier, un pistolet semi-automatique, en plus d'un FAMAS.
Pour des raisons de sécurité, mais aussi du fait de la procédure judiciaire en cours, la restitution de leur action est nécessairement frustrante (c'est pour cela que leurs unités d'origine ne sont pas indiquées) et manquent de détails sur ce qui s'est passé ce jour-là. Ils ont néanmoins accepté d'en parler après la cérémonie, à votre serviteur et à RTL.
L'essentiel de leur efficacité aura reposé sur leur "cohésion" reconnaissent-ils tous, c'est le résultat du stage Griffon mis en place par le CEPOCAA (centre de préparation opérationnelle de l'armée de l'air) d'Orange, qui instruit les personnels provenant de toutes les bases et spécialités qui seront, pendant six mois, aptes à participer à Sentinelle. Griffon est le successeur des stages Martel mis en place pour l'Afghanistan.
Le sous-officier, issu d'une spécialité opérationnelle mais pas combattante, parle lui d'une réaction "d'instinct" résultat de la formation du CEPOCAA qui a donc fait de ces spécialistes de leur domaine des patrouilleurs capables de riposter à une attaque terroriste sans pour autant occire le public de l'aérogare. La réaction de l'un des membres de la patrouille, à qui l'attaquant voulait prendre le FAMAS, a permis aux deux autres de riposter à l'attaque.
Cette dernière est intervenue le matin, peu après une relève, et correspond, dans sa réponse, à des actes réflexes appris au CEPOCAA, dont le travail de fond de plusieurs mois sort ainsi de l'ombre. L'attaque du Louvre (gérée par les paras de la 11e BP) ayant précédé celle d'Orly, les aviateurs n'ont donc pas été surpris par un mode opératoire qui faisaient partie du contenu de leur préparation opérationnelle.
Ils ont, d'ailleurs, depuis, assuré deux tours de Sentinelle, exactement au même endroit. Avant de reprendre leur emploi d'origine. Ce qui confirme la capacité de ces spécialistes à être utilisé sur des missions de protection (qui pourraient, demain, concerner leur propre base), mais aussi la bonne adaptation du CEPOCAA aux réalités du terrain. Les enseignements évoluent en permanence, m'expliquaient récemment un cadre du centre, afin de justement coller à ces réalités. Un spécialiste de de l'armée de l'air détenant des qualités particulières va d'ailleurs être mobilisé pour parfaire la formation des Sentinelle.
Le réserviste, lui, vient de passer les tests pour intégrer l'armée de l'air comme sous-officier, dans une spécialité différente de celle qui l'utilisait jusqu'à maintenant.
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