Jamais Barkhane n'a eu autant de moyens (+1000 militaires au moins en 2 ans et demi), jamais la
Minusma n'a aligné autant d'effectifs (de mieux en mieux formés), et pourtant, même Gao est redevenue une zone d'insécurité, bientôt trois ans après sa libération par la TF Sabre. C'est là qu'une humanitaire d'une soixantaine d'années a été enlevée, hier. L'impunité avec laquelle les ravisseurs ont opéré est assez impressionnante.
Pourtant, Gao héberge la plus forte concentration de troupes étrangères du pays. Cela n'a pas empêché une attaque sur la base alliée, en novembre, ou cet enlèvement, hier. Les plans du réveillon ont dû vraisemblablement être modifiés dans la base française, mais aussi à Niamey, qui héberge l'autre partie des moyens ISR dans la sous-région.
Pour chaque partie en présence, c'est bilan contre bilan. Les djihadistes continuent à tuer (notamment des Français), à enlever, et à commercer. Barkhane continue à saisir des armes. Cela pourrait durer des années, tant les stocks sont vraisemblablement importants.
Les premières heures d'un enlèvement sont cruciales. La France l'avait démontré, en janvier 2011, en repérant le groupe qui avait kidnappé deux jeunes français à Niamey, et en tentant leur libération par une opération de vive force -en plein jour, donc particulièrement risquée- qui n'avait pu aboutir à les sauver. L'urgence primait, le groupe filait vers le Mali, et sans doute, un sanctuaire djihadiste.
La France avait aussi mobilisé des moyens après l'enlèvement de deux personnels de RFI, Ghislaine Dupont et Claude Verlon (cf appel ci-contre), à Kidal. Une mobilisation qui n'avait pas suffi.
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