Le CEMA a lui-même révélé aujourd'hui qu'il passera Noël avec l'armée de l'air à Niamey et ferait un
crochet par Abidjan. Niamey tient une place stratégique dans le dispositif français au Sahel. Cette base aérienne projetée, miroir de H5 en Jordanie, héberge à la fois un plot chasse capable d'intervenir sur l'ouest de la BSS, la Libye et Boko Haram. Mais également un plot Reaper de l'escadron de drones 1/33 Belfort (et bien d'autres choses encore, pour un total d'environ 400 militaires des trois armées et des services). La taille de ce plot double quasiment, passant de 3 à 5 drones.
La valeur de ce qu'elle héberge mérite, comme à H5, un beau volume de protecteurs.
C'est aussi une zone naturelle de coopération internationale puisque les Américains y déploient eux aussi des moyens ISR, et les Allemands, leurs Transall.
Ce Noël pourrait donc voir passer quelques étrangers.
A Abidjan, les FFCI sont l'arrière-cour de Barkhane. Sans tambour ni trompette, ses 950 militaires peuvent être mobilisés au profit de la BSS, sans témoins et... sans délais. C'est ce qui se passe depuis le début des opérations au Mali, puisque les renforts du colonel Mabin (3e RPIMa) étaient venus directement d'Abidjan... par la route, en janvier 2013. Et que leurs successeurs ont fait à peu près la même chose par la suite. Ces désormais 950 militaires acclimatés n'ont par ailleurs pas à être déclarés dans l'effectif de Barakhane, ce qui est bien pratique, vu l'enbompoint pris par cette opération en deux ans (+1000 militaires déclarés).
Ce tour des troupes du CEMA n'est évidemment pas un cas isolé. Le CEMM ira lui aussi au contact d'une unité méritante, tout comme le major général de l'armée de l'air. On n'a pas de précisions sur les agendas des autres responsables des armées et du ministère. On n'imagine pas que pour son dernier réveillon du quinquennat, le ministre réveillonne à Brienne ou en Bretagne.