C'est devenu une habitude depuis l'arrivée de François Hollande à l'Elysée : les conseils de défense
restreints se font plus réguliers qu'avant, et leur existence est également connue à l'avance, ce qui tranche avec la tradition de discrétion qui les entourait auparavant.
Ces conseils associent traditionnellement le président, son chef d'état-major particulier (le général Benoît Puga), le ministre de la Défense, et évidemment dans ce cas-ci, le ministre de l'Intérieur. Avec une poignée de conseillers triés sur le volet.
Le CDR prendra des mesures sur Sentinelle, et forcément sur Cuirasse, listera les conséquences concrètes de l'état d'urgence décrété ce soir (pour douze jours au moins) et verra de quelle marge de manoeuvre l'outil de défense et de sécurité la France dispose encore, après les coupes opérées depuis le début de la décennie.
Il ne faut pas exclure que le programme du Charles-de-Gaulle soit aussi aménagé, si les attaques de ce soir ont un lien avec des pays longés -Libye, Syrie, Yémen- par le groupe aéronaval, pendant son transit vers le Golfe Persique, qui reste encore sa destination ultime. François Hollande vient d'annoncer, devant le Bataclan, un "combat impitoyable".
La doctrine Hollande qui veut rendre coup pour coup aux terroristes, va-t-elle se traduire par un surcroît de frappes, en Syrie ? Déjà plus de 100 tonnes de bombes ont été larguées par l'armée de l'air contre les terroristes, au Sahel, en Irak et en Syrie, depuis le début de l'année.