A au moins deux reprises ces derniers mois, la France a loupé les moyens de renforcer à peu de frais
son dispositif de renseignement aérien. C'était pourtant une façon de temporairement s'affranchir des indécisions sur le dossier des drones MALE. Et de dépendre moins des Américains au Mali.
En effet, après la Libye en 2011, un dossier poussé par l'armée de l'air pour intégrer des moyens optroniques sur des Casa a été repoussé par l'EMA. On ne manque pourtant pas de Casa, c'est bien d'ailleurs la seule flotte qui ne soit pas en tension. Il suffisait d'acheter quelques boules (quelques mois d'attente seulement pour être livré), la question de la liaison de données pouvait être réglée par une solution déjà pérenne et mise en oeuvre d'ailleurs dans Serval. Ce concept rustique mais efficace était d'ailleurs poussé par la DRM depuis quatre ans, mais avec des avions plus légers et multicapteurs. Qu'il a fallu louer au Mali : une première depuis qu'on parle de renseignement dans l'armée française.
Mais une autre décision a eu encore plus d'impact. A l'été 2012, un contrat de boules optroniques MX-20 a été singulièrement réduit à sa portion congrue. Il devait servir à équiper les Atlantique 2 de la marine. Ces derniers n'avaient donc que très peu (vraiment très peu) de MX-20 lorsque Serval s'est déclenché. C'était insuffisant pour permettre une permanence en vol, les avions ne pouvant pas s'échanger des boules en plein vol.
Cette réduction inexpliquée, apparemment décidée au niveau interarmées, est d'autant plus incompréhensible que c'est l'EMA qui avait lancé en 2011 cette urgence opérations, après qu'on a déjà constaté les limitations de ces mêmes ATL-2.
Pour aller plus loin :
http://lemamouth.blogspot.fr/2013/05/les-drones-cest-la-faute-personne.html
http://lemamouth.blogspot.fr/2013/05/drones-du-temporaire-qui-dure.html
http://lemamouth.blogspot.fr/2013/02/serval-de-tous-les-records.html