mardi 21 mai 2013

Embedded avec les avions

Eric Magnan, au centre, avec Gérard Pirès, Clovis Cornillac et Agnès Taglioni, en 2005, lors de la promo des Chevaliers du Ciel. (Photo Jean-Marc Tanguy).



Eric Magnan, qui avait réalisé les images aériennes des Chevaliers du Ciel vient de terminer un film consacré à la Patrouille de France. Une production plutôt riche pour un documentaire (environ un million d'euros). Mais surtout une nouvelle étape dans la carrière du réalisateur, qui livre son envie de passer au long métrage de cinéma. A suivre. 


A quand remonte votre projet ?
La genèse exacte est un mail du leader de la PAF 2012, Gauthier Dewas, qui m'avait envoyé un mail en avril 2012. Il souhaitait que l'on puisse tourner un documentaire filmé comme l'avaient été les Chevaliers du Ciel. Mais la saison allait bientôt commencer, et il fallait donc que le tournage commence lui aussi très rapidement. Ce n'était donc pas possible de la financer classiquement via le CNC (centre national de la cinématographie). On l'a donc financé nous-mêmes à hauteur de 50% et on a demandé à l'armée de l'air s'il était possible d'y associer des partenariaires privés. L'armée de l'air a donné son accord pour autant que ces partenaires soient légitimes, qu'ils aient un rapport avec la Patrouille, ou l'aéronautique.

Pas un fabriquant de produits alimentaires par exemple... 
Oui. On a donc réuni autour de ce projet Dassault Aviation, Safran, Airbus, Total, Breitling, Daher-Soacata, Eurocopter et Martin-Baker.

Quel budget avez-vous réussi à générer pour cette production ? Et ce tour de table a-t-il été difficile à réunir ?
La production s'élève à un million d'euros pour 62 minutes de film, et les bonus. Nous avons apporté 50% et les partenaires privés le solde. Cela n'a pas été très dur, en tout cas moins que je pouvais le penser.

Quand avez-vous tourné?
La préparation a été assez rapide et on a ensuite tourné 90 jours avec la PAF dans toute la France. Il n'y avait pas de meeting à l'étranger l'an dernier. On a d'abord tourné à Salon, puis à Hyères, à Chamonix, à Avord, Creil pour le 14 juillet et Poitiers. Des documentaires avaient déjà été faits sur la PAF, j'en avais réalisé un pour France Télévision. L'idée, cette fois était de le tourner plus comme un film de cinéma, qui aille au-delà du 60e anniversaire. On a mis au point une monture pour aller sous l'Alpha Jet, qu'on a certifié aéronautique. Et on a utilisé la Corvette d'Aerovision, qui est aussi partenaire du film, pour capter des vols particuliers. On a pu ainsi associer la PAF avec deux Rafale, l'A400M, l'A380, un TBM850, un Airbus d'Air France... L'idée est bien de faire l'objet le plus qualitatif possible. Les bonus ont été pensés avant le tournage. On découvre la totalité du briefing, ce qui était impossible à loger dans le film lui-même, mais aussi les images d'une caméra installée sur le casque du leader, avec le son associé.

Combien de vols avez-vous tourné, au final ?
Quatre ou cinq vols en place arrière, et sept vols avec la Corvette.

Quand le film sort-il ?
Il est en fait déjà en précommande sur Amazon, mais il ne sera présenté et disponible à la vente que pendant le salon du Bourget.

Etes-vous déjà sur d'autres projets aéronautiques ? 
Oui, on a un projet sur l'espace privé aux Etats-Unis, et un nouveau film pour Breitling.

Et un projet au cinéma, après y avoir goûté, dans les Chevaliers du Ciel ?
Oui, ca titille. On y réfléchit très fort avec François-Olivier Robin, mon associé dans AirborneFilms. Nous avons cet envie de produire un long métrage.
Une des photos réalisées lors du tournage (Photo F.Lancelot/Airbus Military).