Des ressortissants contents, un Transall d'Orléans qui pose dans la verte : démonstation de RESEVAC à... Mourmelon (Marne), en 2007 (crédit : Jean-Marc Tanguy).
Des renforts, une prise de l'aéroport dans la nuit, et un camp plein à craquer : même si le mot n'a pas encore été lâché, c'est bien au début d'un processus d'une évacuation de ressortissants (RESEVAC) que l'on assiste, depuis ces dernières heures, à Abidjan.
On le voit bien, avec les images du CRER diffusées par la Défense, hier.
L'élément le plus évident, s'il en manquait, est la prise de l'aéroport, qui, tant à N'Djamena (2008) qu'à Abidjan (2002, 2003, 2004) est toujours l'élément-clé d'une RESEVAC et, le cas échéant, d'une reprise en main du cours des évènements.
Le TCD présent dans le golfe de Guinée n'a pas les capacités d'accueil suffisantes que pouvaient avoir le BPC Tonnerre, laissé prudemment au large de la RCI, en novembre-décembre-janvier.
Dès vendredi soir, les Etats-Unis eux-mêmes l'avaient dit : la France et l'ONU devaient intervenir, à Abidjan, pour protéger les ressortissants étrangers. 300 soldats, donc l'équivalent de deux compagnies d'infanterie ont été injectées ces dernières heures, vraisemblablement les tournantes séjournant au Gabon (1), peut-être des éléments d'Epervier (Tchad).
Les forces spéciales présentes dans la zone sahélienne ont vraisemblablement été repositionnées, ou vont l'être. Ces éléments, réactifs, efficaces et peu visibles sont l'élément incontournables d'opérations de ce type.
L'autre élément incontournable, c'est bien sûr l'aviation. On l'a vu en février, les "avions blancs" de l'armée de l'air peuvent être engagés. A moins que, les balles ne sifflant trop dans la ville, on ne préfère les avions de transport tactique (ATT) : et là, comme au Sahel en septembre dernier, on risque de se rendre compte que les fonds de tiroirs sont vides...
Ou, plus exactement, qu'il sera très difficile d'aligner les 10 ATT qu'on avait sorti, il y a encore six-sept ans, pour les grandes RESEVAC ivoiriennes.
(1) un C-130 a été utilisé pour infiltrer ces renforts. Or ce type d'avion n'est déployé qu'à Libreville...