Un 53e soldat français est mort en Afghanistan aujourd'hui en fin de journée : il s'agit d'un marsouin du RICM de Poitiers, tué par une explosion intervenue dans une zone entre les parallèles 42 et 46 (bordés par deux COP), en vallée de Tagab. Il était marié et père d'un enfant son identité doit être révélée ce dimanche vers 10 heures.
Ce caporal-chef a été tué par une "déflagration" de nature encore non connue, qui a également blessé quatre de ses camarades. Le militaire guidait sur la route un VAB ELI (réparation tactique) du BG Richelieu quand l'explosion l'a touché. Deux des blessés, dans le véhicule, ont été commotionnés, deux autres à l'extérieur, ont été touchés par des éclats.
L'équipe médicale sur place n'a pas pu sauver le blessé, un mécanicien qui était venu avec son équipe dépanner un véhicule d'observation d'artillerie engagé dans une opération de sécurisation avec les forces afghanes.
C'est la première perte enregistré par le régiment, en Afghanistan, la première du BG Richelieu, arrivé en décembre en Surobi, et la première de l'année.
Les VAB ELI sont customisés par les maintenanciers pour pouvoir aller dépanner des véhicules en difficulté hors des FOB. L'ELI peut sortir aussi bien lors d'une opération de grande ampleur, dans un but préventif, qu'en réactif, avec la Quick reaction force (QRF). Ces véhicules effectuent en général plusieurs sorties par semaine, souvent particulièrement risquées, puisqu'on estime qu'un véhicule à l'arrêt plus de quinze minutes à toutes les chances de se faire attaquer par les insurgés, et c'est particulièrement vrai en vallée de Tagab. Il n'est pas rare que les maintenanciers se servent de leurs armes.
Un maintenancier du BG Bison (35e RI), l'adjudant Hervé Enaux, avait déjà été tué en Surobi, le 31 août dernier, dans un accident de circulation.
Le RICM déploie en Afghanistan 80 marsouins issus du 2e escadron "Les Centaures", sur AMX10RCR, VAB T2013 et VAB-TOP. Une partie d'entre eux sont déployés sur le COP Hutnik.
Le RICM compte 950 militaires : un de ses escadron, le 4e, est actuellement déployé au Tchad avec le chef de corps, le colonel Marc Conruyt.
Le régiment avait enregistré ses dernières pertes en Côte d'Ivoire, le 6 novembre 2004, dans le bombardement de Bouaké : quatre de ses marsouins avaient alors été tués, et plusieurs autres blessés. En Bosnie, il avait perdu plusieurs militaires, dont un médécin-capitaine.