La dizaine d'Afghans tués hier par une frappe aérienne en Kapisa, hier, dans l'après-midi, sont des "insurgés". Pour l'instant, la version initiale développée par l'ISAF n'a pas évolué depuis hier, alors que localement, on évoquait un CIVCAS (tir sur des civils). Le groupe avait été localisé par plusieurs sources alliées dans la zone française (peut-être un renseignement humain, et sans doute un, voire plusieurs moyens aériens) avant que l'on prennne la décision d'une frappe. C'est une approche plutôt cinétique, pas forcément dans les us et coutumes des Français, sauf quand on a la qualité des cibles. Ou de ce qui les entoure (1).
Selon un média afghan, la frappe serait intervenue à Haybat Khel. Une bourgade de ce type est située en vallée de Bedraou (2), dans la zone verte, posée au pied d'un relief.
A ce stade, aucune information précise n'est venue alimenter plus avant les conditions précises de cette frappe, ni la nationalité de celui qui l'a effectué. Il est plutôt rare que les Mirage grimpent aussi haut sur la carte, alors que Bagram est à cinq minutes de vol.
Le texte de l'ISAF laisse plutôt accroire au tir d'une bombe. Mais, et le passé l'a montré, dans la guerre des mots qui oppose aussi l'ISAF et les insurgés, les communiqués ne mentent pas forcément, mais omettent souvent beaucoup.
(1) les hélicoptères de la task force Mousquetaire ont vu leur règles d'engagement évoluer, depuis la fin de l'année 2010, et ont ainsi pu détruire, depuis février, sept VBIED, ce qui n'aurait pas été possible, auparavant.
(2) je le localise avec prudence car les homonymes sont courants en Afghanistan.