Faute d'avoir pu obtenir des postes budgétaires supplémentaires, le minarm déjà bien gâté devrait les
trouver, grâce à une inédite réforme de sa filière com (1300 à 1400 postes selon les estimations). Une partie des ressources pour en créer dans ses priorités, parmi lesquelles figurent le combat cyber, un front en littérale explosion, et dans laquelle, sur écran en tout cas, Paris a l'air de prendre plus de coups qu'en donner. Pas moins de 400 postes seraient ouverts dans ce domaine, à très court terme. Un appel d'air que la France ne sera peut-être pas à même de nourrir facilement, car le privé paie beaucoup mieux.
Evidemment, une partie (non connue) de ces postes disposent déjà de sponsors budgétaires, grâce à une LPM là aussi inédite. Pour une partie des postes, il faut le trouver. Et ce serait le genèse de cet élagage du maquis de la com, orchestré à haut niveau pour ne pas perdre de temps.
Ces deux domaines sont par trop différents pour que les profils de l'un aille abonder l'autre, sauf à des très rares exceptions près, qui ont les marqueurs et/ou l'agilité nécessaires pour aller sniper dans les champs immatériels les ennemis de la France.
La réforme de la com, voulue au plus haut niveau et pilotée par le directeur de cabinet adjoint de la minarm, s'est surtout traduite, pour l'instant, par une civilianisation accélérée de la DICOD et par une exacerbation des liens entre les différents acteurs, caractéristique dès les restruct. Même les plus avisés des observateurs n'arrivent pas encore à discerner le résultat du match, assez visible, entre la DICOD (que des observateurs avisés verraient bien se dissoudre dans le SIG, les structures de com des armées (Sirpa) et des entités (DGA, SGA). Alors que le système connaît, en sus, un empilement bien Français, pas toujours très heureux, des différents niveaux, du local (avec parfois deux à trois couches intermédiaires) au national, avec, assez régulièrement des logiques concurrentielles, y compris au sein de la même armée où il ne devrait y avoir, normalement, qu'une seule tête.
En contrepartie, la communication opérationnelle, pourtant le besoin prioritaire des armées, notamment dans les champs immatériels, semble faire figure de parent pauvre. L'EMACOM détient à peine une vingtaine de militaires (dont quatre brevetés), même si cette tête de chaîne ordonne aux communicants... fournis par les différentes armées. Qui ne privent pas de rappeler que sans composante organique, il n'y a pas de soldats de la comops. Dont l'armée de terre fournit d'ailleurs l'essentiel des bataillons, du CONSCOM Barkhane aux officiers de presse, en passant par les équipes image (50%, le reste étant fourni par l'ECPAD). La marine fournit elle des communicants dans les préfectures maritimes, au coeur de l'information de service public, ce qui n'est pas du luxe dans un pays maritime comme la France. Son effectif est ainsi resserré sur trois sites, ce qui évite le saupoudrage. Le modèle marine produit aussi en continu de la relation presse, ce qui facilite un aguerrissement communicationnel (communicatif disent certains).
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