Le dernier CSFM ancienne formule a vu beaucoup d'annonces, mais pas forcément le chiffrage, et ce
qui intéresse le plus les militaires, des dates d'entrées en service (et éventuellement, une rétroactivité) des primes.
Les mesures annoncées ont été accompagnées d'assurances qu'elles étaient budgétées, mais on le sait, la possibilité d'une alternance en 2017 peut bouleverser certaines d'entre elles. D'autant plus que le budget 2017 a été censuré par le Sénat (à majorité de droite).
Ce plan, annoncé en janvier par le président lors de ses voeux, arrive donc juste à temps, avant la fin de l'année ou le début de la suivante (électorale celle-là). Les gendarmes, également militaires, avaient déjà pu obtenir, un plan extrêmement favorable, en négociant au sein du ministère de l'Intérieur, faisant saliver leurs camarades des armées et des services.
Ces derniers obtiennent finalement la monétisation complète des permissions qu'ils ne pouvaient de toutes façons pas toutes prendre. Mais certains sont pour l'instant perdants, puisque ces jours sont payés uniformément pour toutes les catégories de personnels et de grades (85 EUR). Le précédent CSFM avait clairement demandé une revalorisation, il ne semble donc pas avoir été entendu.
Plutôt que de s'éparpiller, les états-majors ont préféré privilégier des primes d'attractivité ciblées par métier. Ainsi les mécanos en charge de matériels aérien voient leur indemnité spécifique, l'IMOMA, revalorisée. Ils sont au coeur du MCO, que le ministre veut revitsaliser, mais aussi des offres d'emplois du privé. Avec une prime, le ministre fait donc en quelque sorte d'une pierre deux coups.
La prime des contrôleurs de défense aérienne est aussi concernée, et les équipages de drones (donc a priori, les pilotes, officiers rens et interpètes photos) se voient inclus dans le dispositif.
Des personnels qui étaient aussi exclus d'une prime récompensant la mission de protection défense (AOPER, doublée de 5 à 10 EUR/jour) seront désormais concernés, au 1er janvier 2017. C'était le cas par exemple pour des personnels non spécialisés (hors fusiliers commandos de l'air et fusiliers marins) qui tenaient pourtant les accès des bases navales et aériennes et/ou dépourvus d'unités constituées. Reste, tant chez les fusiliers commandos que les fusiliers marins à définitivement redorer la condition du personnel, ce que l'armée de l'air semble bien décidée à faire avec plusieurs leviers. Pour la marine, le rapporteur à l'assemblée nationale, Gwendal Rouillard, a estimé que le compte n'y était pas encore, en matière de matériel et de conditions de travail.
La fameuse AOPER sera aussi attribuée à des personnels travaillant en milieu clos, comme les spécialistes SIC. Des efforts restent à mener en faveur des personnels postés dans les états-majors opérationnels : s'ils sont désormais mieux reconnus par des décorations, le volet rémunérations n'est pas encore complet.
Par contre, la potion amère d'Air Baltic 2013 a été retenue (le détachement de chasse avait été payé comme s'il oeuvrait en France) : les personnels actuellement aux avants-postes face à la Russie sont considérés comme en opex, le CEMAA ayant appuyé le classement de la mission dans le bon registre.
Le CSFM a aussi été reçu, vendredi, par le président de la République à l'Elysée. François Hollande a réussi son effet, tenant un discours inattendu sur la militarité, et rappelant que pour le militaire, la durée du travail n'est pas une donnée pertinente. Le travail est terminé quand la mission est terminée, face à des militaires, pas inutile de le rappeler, après avoir énuméré des mesures qui visent à compenser cette extrême disponibilité.
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La fin d'une époque : le nouveau CSFM verra son périmètre évoluer, et la plupart des visages auront changé sur la même photo, l'an prochain. Pour autant que le prochain CSFM soit reçu à l'Elysée. (Photo Présidence de la République)