Ce sont les chiffres livrés par le ministère de la défense qui l'attestent : entre 2006 et 2010, les effectifs consacrés à la communication ont... augmenté de 4%, avec, entre ces deux dates, une belle bosse à 1.375 personnels, soutiens non compris (1). Ceux de l'armée de l'air se sont littéralement envolés (+347,2%), suivis par ceux de la DGA (+85%), de l'armée de terre (+46%), tandis que ceux de l'EMA baissaient de 23%, et ceux de la marine, de 1,5%.
Notons que ceux de la DICOD ont baissé (-9,4%), mais notamment grâce à l'externalisation, par exemple des revues de presse écrite (celle des médias télés est aussi en cours). Selon la DICOD, ces réformes permettent d'économiser les sous du contribuable... mais peut-être pas tant que cela, car le reste des armées continue à faire la sienne.
Ces chiffres cachent en fait de très fortes variations d'une année sur l'autre (qui interrogent sur l'existence ou pas d'une politique sur le sujet), de disparités, et même parfois, dans chaque armée, des tendances contradictoires. Car l'armée de terre réserve désormais les officiers communication aux seuls régiments et brigades projetables. Mais pas tous : les RHC de l'ALAT n'en ont plus, par exemple (2), ce qui contribue peut-être à la non-existence médiatique de cette arme. Les forces spéciales avaient aussi perdu les leurs, et viennent juste seulement d'être autorisées à recruter : la BFST et le 1er RPIMa viennent d'en retrouver une.
Surprise, si l'on rapporte l'effectif des communicants à l'effectif total, ce sont les aviateurs qui sont quantitativement les mieux dotés : un communiquant pour 265 (la moyenne du ministère est à un pour 262...). Moins gâtés, l'armée de terre (un pour 362) et la marine (un pour 656). Marine, dont les résultats qualitatifs sont pourtant régulièrement montrés en exemple, en terme d'actions vers la presse, et notamment, de compréhension -voire d'anticipation- de ses besoins. Ce qui démontre que par dessus tout, c'est le résultat qui compte, plus que l'effectif brut.
(1) et encore, le chiffre de 2006 comptait 102 gendarmes, qui n'ont plus été comptabilisés dès 2007. Sans compter cet effectif, la hausse corrigée entre 2006 et 2010 est de 14,6%.
(2) les trois derniers personnels recensés communication devaient quitter l'ALAT sous quelques semaines.
A suivre, dès demain.
NB : pour expliquer l'augmentation de l'effectif d'origine, la DGA invoque pour sa part une forte réduction de ses effectifs centraux (de 49 à 24 entre 2005 et 2011), et une intégration des effectifs de communicants des établissements en région (une soixantaine en 2009, 40 en 2011), qui ne dépendaient pas de DGA Com, à l'origine. Il va de soi qu'aucune de ces explications n'était disponible sur les documents qui m'ont été transmis.