Ah, des fois on aimerait avoir 20 ans. C'est bien ce que je me dis en lisant les intitulés rêveurs des stages offerts dans le cadre de la commission armée jeunesse (CAJ) et visibles ici. N'ayant toujours pas trop de temps pour lire les centaines d'offres, je me suis focalisé sur deux domaines, la communication, et "défense et géopolitique (tout un programme). Surprise, des pans entiers du ministère sont ouverts, et sur des thématiques qu'on pourrait penser sensibles, donc inconfiables à un jeune qui passe chez vous quelques semaines.
Ainsi des différents intitulés de stages offerts par la direction aux affaires stratégiques, qui conseille le ministre en personne : "Suivi et analyse de la situation politique au Proche et au Moyen-Orient, dans le contexte du "printemps arabe" ; le cas échéant une dominante économique constituera une plus-value" (sic). Si vous avez des idées sur tout, et une grand-mère riche, vous pouvez aussi postuler à ce stage de trois mois "Travaux de réactualisation du Livre Blanc". Celui-ci est aussi de forte actualité : "Recours à la privatisation dans le domaine de la Défense et de la sécurité".
Celui-ci risque de faire sourire : "Participer à la préparation du sommet de l'OTAN en 2012". Celui-ci rappelle toute notre amitié à nos amis turcs, la puissance montante du moment : "Les enjeux pour la Turquie des bouleversements dans le monde arabo-musulman". Et celui-ci illustre à quel niveau on traite le sujet : "Suivi des problématiques de défense antimissile et de revue de posture de dissuasion et de défense de l'OTAN." Celui-là à de quoi générer une crise cardique chez un officier de sécurité normalement constitué : "Etude de cas dans le domaine de la prolifération balistique".
Et il y en a des dizaines, y compris à l'EMA, pour venir assister les officiers de zone.
Notons que l'élite des candidats -ceux spécialisés dans le moyen-orient- sont rémunérés.
Autre domaine, celui de la communication (près de 80 stages), dans lesquels les jeunes diplômés sont courtisés pour insuffler les dernières méthodes en usage dans le reste du monde, écrire un livre, rédiger des articles, et supporter les journalistes. Notons qu'aucun stage, par contre, n'est rémunéré dans cette catégorie, officiellement en tout cas.
Notons aussi qu'à l'instar du privé, des postes entiers n'existent que par les flux permanents de stagiaires, qui occupent donc des postes de travail bien réels. Il suffit, pour s'en convaincre, de regarder les dates des créneaux de stages, qui se succèdent au jour près.