suite de notre périple dans la communication de défense
Au départ très réticent, le ministère de la défense et ses différentes entités ont massivement investi internet, une des conséquences de la prise d'importance des blogs, et... de la réintégration pleine et entière de l'OTAN. Avec cette dernière, bien plus d'officiers communication français ont baigné dans la com' OTAN, et celle-ci ne jure que par les médias sociaux. Il ne suffit que de voir les rivières de photos déversées chaque jour sur ces derniers par l'ISAF, par exemple (1).
Nos armées se rattrapent cependant sur Facebook pour compter leurs amis, et la DICOD a même lancé un Facebook où on peut laisser ses questions si on en a.
Les jeunes générations d'offcom nées professionnellement avec internet sont aussi bien plus imprégnées de l'outil. Un à un, les derniers bastions qui avaient échappé à la communication numérisée tombent. Certaines brigades, comme la 1ère BM, tiennent même un blog. Ce qui présente l'avantage de ne rien coûter, par rapport à ce que pouvaient nécessiter les anciennes publications papier.
Mais cette débauche d'énergie soudaine est aussi aiguillonnée par la place prise par les blogs, qu'ils soient d'ailleurs faits ou pas par des journalistes. On se souvient que le commandement avait eu du mal, par le passé, à canaliser la création numérique en première ligne, et plusieurs rappels à l'ordre, parfois violents, avaient dû être effectués dans la troupe.
Les blogs de journalistes assurent aujourd'hui l'essentiel de la couverture au quotidien de l'actualité du domaine. Au début perçus comme dangereux car ils donnaient le sentiment de diffuser une information incontrôlée, ces blogs sont cependant vite apparus comme fonctionnels (2), comme l'assure ce spécialiste qui a vite compris les ressorts du domaine médiatico-militaire : "si on disait nous-mêmes ce que vous écrivez, on ne nous croirait pas".
(1) les Français en restent pourtant étrangement absents, comme je le remarque depuis plus de trois ans...
(2) Le blog est devenu un tel modèle qu'il ne faut pas exclure que pour tenter de réduire l'influence des blogs journalistiques, et pour mieux faire rayonner leurs soucis communs (de non-rayonnement), armées et industriels conjuguent leurs efforts pour produire le leur. Avec l'arrivée de la présidentielle, on peut s'attendre, dans ce domaine, à des efforts renouvelés... d'occupation de la sphère internet.
(A suivre)