La coïncidence est troublante : les trois attaques IED sur Barkhane, dont deux mortelles, ont eu lieu
après les interruptions opérationnelles traditionnelles de Noël et du passage à 2021. C'est le CPCO qui ordonne ces interruptions : elles permettent aux militaires de pouvoir fêter ces deux évènements, tout en restant prêts à intervenir en cas d'urgence, et évidemment, de se défendre en cas d'attaques sur leurs sites de stationnement. Rien à voir par contre avec des visites d'autorités, qui ont rarement lieu à ce moment : le CEMAT est venu avant Noël à Gao, Gossi, Hombori, Ouagadougou. Le premier ministre et la minarm ont rendu visite à la base de N'Djamena, puis à Faya et Abéché, les 31 décembre et 1er janvier. Mais très loin de la zone des combats.Le rituel de cette interruption opérationnelle est immuable, car il doit aussi permettre de ne pas impacter les fêtes des Français, en France, par des évènements graves (1). Ce qui ne fut pas tout à fait le cas puisque des militaires français ont été blessés par un autre militaire français. Le tireur a été rapatrié en France, selon l'EMA.
Au lendemain de l'interruption de Noël, un convoi logistique est allé ravitailler la BOAT d'Hombori. C'est là qu'ont été tués trois cavaliers du 1er Chasseurs, quand un IED a explosé sur leur VBL. Les deux hussards du 2e RH ont péri dans un contexte totalement identique, au lendemain de l'interruption liée au passage à 2021.
(1) d'autres dates provoquent les mêmes précautions, comme le 14 juillet. On se souvient des pertes intervenues en 2011 ,les 13 et 14 juillet, en Afghanistan.