C'est le titre d'un film célèbre parlant de Spartiates, mais c'est aussi le nombre d'irritants auxquels
l'armée de terre est confrontée, d'après le général Ollier, en charge du pilier n°11 de la vision stratégique du CEMAT qui traite de la simplification. Il ne s'agit pas que de simplifier pour simplifier (un beau défi pourtant) mais surtout pour regagner du temps, qui sera utilisé pour le coeur de métier : la préparation opérationnelle, notamment celle à la haute intensité.Pour celles et ceux qui suivent, tout a commencé ici : en juin, mon travail sur cette vision lève un sujet qui n'est pas mince car pour mieux identifier les irritants, l'armée de terre va être largement consultée.
C'est ce qui est arrivé, même si pour l'instant l'appli évoquée à l'époque sur ce sujet n'a pas encore commencé à fonctionner. Par contre, m'explique le général Ollier, tout militaire de l'armée de terre peut consulter son référent régimentaire sur ce sujet (ils sont 200 en tout), ou encore, utiliser son espace Atlas (qui offre théoriquement un point de numérisation avec l'intradef). Les 300 sortent de ce processus (depuis seulement quatre mois) : il y en a sûrement plus. Car tout le monde n'a pas encore entendu parler de la volonté du CEMAT d'avancer sur ces points.
A ce stade, par contre, pas de contact direct entre l'administré et la mission simplification, en utilisant par exemple une boîte à idées numérique. Sans doute le risque d'avoir beaucoup plus d'éléments. Mais éventuellement aussi, souvent, voire toujours les mêmes. Cette approche est néanmoins paradoxale alors que par ailleurs, n'importe quel personnel peut solliciter l'inspection de l'armée de terre (où est logée la mission simplification). Ce sont sans doute de bonnes idées qui sont ainsi écartées faute de tuyaux de transmission.
A partir des déplacements de ses huit missi dominici (dont deux réservistes) et de ce réseau maillé d'informateurs, le général Ollier a pu recenser ces irritants, mais aussi aller travailler les solutions, sur le terrain. Ce sera encore le cas cette semaine à Besançon.
En décembre, les stagiaires de l'école de guerre ont été mobilisés dans un hackasprint qui traitait de sujets aussi stratégiques que la notation, le budget des petits achats, la programmation des activités, les tests sportifs, la formation au sauvetage de combat, ou encore, le torrent administratif que doit tenter de juguler tout militaire de l'armée de terre, du caporal stratégique au chef de corps, avec un bon morceau pour les chefs intermédiaires.
Toute victoire est bonne à prendre contre cet ennemi énergivore, plusieurs ont déjà été obtenues. Une décision devrait bientôt intervenir sur les CLOP, caisses logistiques pour les opérations, qui doivent bientôt être changées. Les forces spéciales n'ont pas attendu pour identifier le bon produit, mais dans la conventionnelle, c'est toujours bien plus long, et les CLOP d'origine commencent à sérieusement dater. Le dossier doit donc accélérer. Sur la formation au secourisme de combat, victime d'un double goulet d'étranglement, des évolutions vont intervenir rapidement pour passer les promos de 10 à 20 stagiaires et compléter par des MOOC et vidéos.
On se dirige vers un stockage des fusils d'assaut avec leur aide à la visée. Jusqu'alors, dans la conventionnelle en tout cas, c'était impossible, car à une époque, les vapeurs des huiles utilisées pour graisser les armes pouvaient, à la longue, détériorer les lunettes qui étaient peu étanches aux vapeurs. Une décision, à l'époque, sûrement pleine de bon sens certainement, avait décidé du stockage en deux endroits différents. Désormais, il est possible de stocker les deux ensembles, et l'air de rien, cela permet de gagner deux heures dans les perceptions puis à la réintégration.
On imagine que si chaque chantier rend autant d'heures, voire certainement beaucoup plus, l'armée de terre va vraiment devenir dure à battre tellement elle sera préparée.
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