C'est deux mois après le sommet de N'Djamena et le début annoncé, avant, au Sénat, sur l'opération
Barkhane : le rapport de la commission de la défense de l'assemblée nationale sortira en avril. La LREM Sereine Mauborgne, une des trois co-rapporteures, a dit cet après-midi son intention de se donner tout le temps nécessaire pour ce travail, et de ne pas réagir à l'évènementiel, lors d'une visio avec l'association des journalistes de défense (1). La LR Nathalie Serre est sur la même ligne. Encore une vingtaine d'auditions doivent être conduites, dont celles du GCOS, en fin de mois (il a pourtant été entendu ce matin par la commission). La députée varoise, rapporteure du budget terre, a aussi livré des précisions sur les VBL renforcés contre les IED : les BSMAT pourraient en sortir rapidement 20 par mois.Plusieurs autres parlementaires ont pu faire valoir leur point de vue : ils peuvent être lus quasi-intégralement sur le twitter de l'AJD (@ajdpresse). Avec parfois des concordances inattendues, entre le LFI Bastien Lachaud et le LR Cédric Perrin, qui comme plusieurs journalistes (2), ont déploré une information insuffisante sur Barkhane. Ces derniers ont aussi déploré un accès insuffisant au théâtre. On peut relire les deux derniers postes consacrés à ses problèmes et à leurs conséquences, ici et ici. Les deux co-rapporteures ont déclaré que des militaires présents à Barkhane leur avaient dit que les journalistes y étaient les bienvenus. Des journalistes (2) leurs ont rappelé que ce n'était pas la réalité du moment.
Cédric Perrin a aussi déclaré qu'il était essentiel de ne pas gouverner avec les sondages en tête et ne pas hurler avec les loups, alors que l'opération Barkhane rencontre plusieurs difficultés depuis quelques semaines.
Thomas Gassilloud a repris la formule qu'il a popularisée ("rester autrement"), citant par ailleurs l'exemple mauritanien, et le LREM Jean-Michel Jacques a rappelé qu'à son avis, tout parlementaire qui souhaitait obtenir des réponses sur Barkhane pouvait les obtenir. Il a aussi constaté les dégâts de la corruption, frein à la sécurité et au développement.
L'ancien REPCOMANFOR de Barkhane à Gao Raphaël Bernard a pu livrer ses souvenirs éclairés, particulièrement techniques, du théâtre où il est allé à deux reprises, au Tchad et à Gao. Lutte contre les IED, apport des VBCI et du Tigre, bêtes noires des GAT selon lui, caractère de game changer du Reaper, l'ancien artilleur a pu livrer des informations précises sur les ressorts de Barkhane, n'éludant aucune question.
A noter l'absence de plusieurs invités, à commencer par le ministère des armées, qui n'a pas souhaité être présent (3) alors qu'il est le premier concerné par ce sujet.
Mes infops et photos sur le twitter @defense137.
(1) l'auteur de ce blog en est le secrétaire général.
(2) dont l'auteur de ce blog.
(3) face à une douzaine de journalistes membres de l'AJD, dont des médias spécialisées, parlé (deux radios), de presse écrite générale (dont deux journaux de PQR), et une agence de presse. C'est plus que ne recueille, en général, le propre point presse du ministère des armées.