Revenant sur nos histoires de floutage, j'ai balayé les photos de Ouagadougou, pour me re-demander
qui pouvait bien être l'homme au tee-shirt noir et au jean inséré dans un groupe du COS, à Ouagadougou.
Je préfère prévenir, dans les phrases qui suivent figurent des passages au deuxième voire troisième degré, inutile de m'envoyer des mails d'insultes.
A plus d'un titre, il ne peut s'agir d'un Français, car depuis les misères qu'a connues un légionnaire, en 2013, pour avoir porté un masque antisable orné d'une tête de mort, plus aucun militaire français ne l'ignore, c'est interdit d'en porter en service.
Or, notre combattant au jean arbore, sauf erreur, un splendide crâne, en forme de message sur la manche de son tee-shirt. Peut-être sous un drapeau US, mais tant de variantes existent, au Pays-Basque ou en Bretagne, et puis la définition de la photo ne permet pas de trancher...
Il ne peut pas être français non plus, car, chez nous, on combat en uniforme. On a le droit d'en avoir un différent du copain d'à côté (pareil pour les chaussures). Il peut être déchiré, en être à son 214e lavage en machine, mais il doit être sur le militaire français, qui n'a pas, on le sait, le droit de combattre sans uniforme, sauf dérog' bien connue (1).
Certes, il subsiste un cas de figure infinitésimal : l'homme au tee-shirt serait bien français, mais n'aurait pas d'uniforme à portée de main. On lui a donné une arme, et il est au milieu d'une colonne du COS, son savoir-faire dans ce domaine est donc reconnu. Cela pourrait être un gendarme, un policier, ou quelqu'un qui aime travailler en civil, et n'a pas peur pour autant de montrer son visage à toute la presse réunie à Ouagadougou.
Le cas de figure néanmoins le plus probable est que cet homme au tee-shirt soit un (ou le seul) des américains qui a participé à la libération d'otages (2). Sous cette forme, et en civil, ce serait donc une première. Car si des Américains ont bien cotoyé des Français du COS -notamment sur une photo parue dans un hebdomadaire-, une opération CTLO binationale, même avec ce petit échantillon représentatif, n'a pas de précédent.
(1) protection rapprochée notamment.
(2) on comprendrait alors mieux l'absence d'uniforme : soit il n'en a pas à Ouaga car il travaille en civil, soit le camouflage très différent l'aurait accrédité immédiatement comme un Américain.
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Mes derniers livres : Le RAID, 30 ans d'opérations (Ed Pierre de
Taillac), L'armée au féminin, préface de Jean-Yves Le Drian (Ed Pierre
de Taillac) et Commandos du Ciel, préface du général André Lanata
(Editions JPO).