Même si le ministre a encore redit ce midi au Grand Jury RTL qu'il laissait l'ONU travailler en Libye,
l'activité aérienne française au large de la Libye s'accroît. Des vols de tankers, notamment, ce qui peut permettre à des chasseurs, des Rafale, d'assurer des missions de reconnaissance, voire de bombardement dans les zones tenues par Daech. Les sources ouvertes ne permettent pas de la même manière de monitorer des chasseurs, ou des avions de reconnaissance électronique.
Un blogueur, Babak Taghvaee, souvent bien informé, évoque même la participation de Rafale à des missions de frappe en Libye, à Misrata. L'EMA n'est pas disponible pour évoquer ces sujets.
Le recours à des avions de ravitaillement, une denrée particulièrement rare, évite de faire poser les avions chez d'autres alliés de la France, comme l'Italie, dont la position reste ambigue sur le dossier libyen. Et permet théoriquement de rester dans une forme de discrétion.
La France laisse l'ONU faire son travail sur l'aspect diplomatique, mais a changé de doctrine en 2015, avec la multiplication des attentats en France. Elle s'est déjà passée de l'accord de l'ONU pour des vols de reconnaissance depuis novembre, et reconnaît, à mots couverts, que d'autres les ont suivi.
Si elle avait Mokhtar Belmokhtar dans son viseur, ou des objectifs de Daech, en Libye, elle ferait désormais comme les Etats-Unis, sans s'encombrer de l'ONU, voire de l'accord d'un des trois gouvernements que compte actuellement la Libye.
Ce midi, le ministre reconnaît le risque représenté par cette armée terroriste, en Libye même, mais aussi en se mêlant à des réfugiés quittant ce pays, sans compter un expansionnisme vers des zones pétrolifères, ou vers le Tchad, au sud.
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Taillac), L'armée au féminin, préface de Jean-Yves Le Drian (Ed Pierre
de Taillac) et Commandos du Ciel, préface du général André Lanata
(Editions JPO).