Il y a une bonne année, le CEMA se fachaît tout rouge en comprenant la réalité de son parc
d'hélicoptères : impossible d'en trouver pour une grosse opération qui pointait son nez au Sahel.
Pour Méolans, il a finalement eu gain de cause, mais ponctuellement : les hélicoptères sont venus et... sont repartis aussi sec de là où ils venaient.
C'est, à court terme, le seul tour de passe-passe qu'à trouvé l'EMA pour tenir ses contrats, car la dispo, elle, ne rebondit pas vraiment.
Personne ne se hasarde à évoquer ce sujet douloureux, alors que, pourtant, les niveaux budgétaires ont été relevés. Mais de telles solutions contiennent implicitement une forte inertie, le temps de notifier les contrats, d'approvisionner les pièces. Et la portée est limitée si les appareils continuent, pendant ce temps, à participer aux opérations.
Mais le reconnaître, c'est implicitement avouer l'âge de la flotte (trop vieille ou trop jeune), et la complexité des modes de fonctionnements actuels, qui comportent trop d'intermédiaires. Des contrats de durée trop courte pour offrir de la visibilité (donc des réductions de coûts), des sous-performances qui obligent à des retours en usine, mais aussi une multiplication des opérations de rétrofit (Puma, Caracal, Cougar, Tigre et depuis quelques jours, Caïman Marine).
Il faut y ajouter une casse atypique, liée en partie mais pas exclusivement aux opérations. Airbus Helicopters a par exemple chez lui quatre Carcal (sur les 19 de la flotte) : trois ont subi des dommages importants.
La gestion des pièces est aussi un problème : chez Airbus, le centre de gestion des pièces est flambant neuf, profitant à toute la clientèle. Dans les armées, l'EMA planche depuis des années sur la réduction et la numérisation des dépôts logistiques : un enjeu sans doute plus... social que technologique.
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Mon dernier livre : Le RAID, 30 ans d'opérations (Ed Pierre de Taillac)
Mes prochains livres (sortie janvier) : L'armée au féminin, préface de
Jean-Yves Le Drian (Ed Pierre de Taillac) et Commandos du Ciel, préface
du général André Lanata (Editions JPO).
