... cette fois, il faut y aller vraiment. Pour l'heure, on ne sait pas quand a été prévue, puis prise cette
décision. En tout état de case, elle va impacter lourdement les armées, et leur engagement opérationnel normal. La boîte de Pandore est ouverte, mais personne ne sait dire ce qu'il va en sortir, car les troupes qui sont en Vigipirate sont, pour la plupart, des unités promises à opérations extérieures dans les semaines et mois qui viennent. Un Vigipirate qui dure sera donc synonyme de réduction du temps consacré à la mise en conditions avant projection (MCP).
Or, ces unités doivent aller dans des zones complexes, où il semble difficile de faire l'impasse sur un entraînement de haut niveau et le remplacer par des patrouilles dans les villes...
Et c'est d'autant plus vrai que d'autres opérations peuvent être déclenchées en 2015 : sud-libyen, Irak terrestre...
Il sera intéressant de voir comment et même si les forces prépositionnés (Gabon, Côte d'Ivoire) et de présence outremer hors Guyane (Harpie) où une opération est ménée (Nouvelle-Calédonie, Réunion, etc) auront leurs traditionnelles tournantes. Ou si l'EMA (et donc les poches des militaires) feront l'impasse dessus.
Dans la même logique, il n'y a pas en interne de quoi équiper en standard Vigipirate, avec armes sublétales (gazeuse, baton de défense) 8.000 militaires. Tout comme il n'y avait pas de quoi fournir déjà plus de 600 pareballes à port discret (la couverture habituelle du Vigipirate standard). Les soldats viennent donc désormais avec leurs frags mais... y'en aura-t-il pour tout le monde ?
Autre problème, l'impact sur les vies des militaires : l'absence du foyer génère de frais qui ne sont pas abondés par une prime spécifique. Or si c'est absorbable pour les 15 jours du Vigipirate classique, cela le sera peut-être moins pour un Vigipirate qui dure. Or, c'est bien vers cela que l'on se dirige : à quand l'OPINT à quatre mois, comme pour les opex ?