Chaque battle group partant en Afghanistan essaie de laisser aussi une trace dans l'édition. Voici le déjà troisième ouvrage consacré au BG Hermes, même s'il arrive deux ans après le départ des marsouins pour la Kapisa.
Le photographe Nicolas Mingasson , déjà co-auteur d'un carnet de route avec le sergent Tran Van Can, récidive, cette fois avec des photos.
Je le conseille, plus pour son absence de jargon et ses photos -aucune ne présente le moindre caractère choquant pour des enfants par exemple-, moins pour les informations qu'il n'apporte pas. Le titre -La guerre inconnue- annonçant un autre contenu que je n'ai pas trouvé. L'auteur défend son choix en annonçant, dès l'entame, ne pas avoir voulu faire un ouvrage d'analyse, mais un carnet de route.
Sur ce point, en tout cas, le challenge est réussi, puisqu'on suit pas à pas le groupe 42, celui du sergent Tran Van Can. Ce qui est en général impossible, les séjours en Afghanistan étant trop brefs pour faire ce genre de travail (1).
Le livre rappelle également les malheurs qui ont frappé le bataillon : un tir fratricide, les blessures infligées au soldats, des engagés jusqu'à un lieutenant-colonel qui a fait du chemin depuis. Et plus évidemment encore, la mort de deux soldats, dont curieusement on ne trouve aucune photo.
Le livre présente aussi le mandat complet, avec l'avant, le pendant et l'après, triptyque qu'on trouve rarement. Mais il passe à côté d'une partie du sujet de l'après : on trouve des photos du sas de Chypre, la réadaptation des blessés auraient mérité quelques pages (2).
A noter que ce livre a bénéficié d'un double appui, du général Georgelin qui en signe la préface et d'un groupement de prévoyance, qui a "apporté son concours" pour la publication.
Afghanistan, la guerre inconnue des soldats français, 192 pages, 21 euros. Sortie le 12 avril.
(1) l'auteur dit avoir pu effectuer trois séjours avec le bataillon. Rappelons qu'à l'époque, la presse avait moins de chance puisque la Kapisa avait été interdite au reste de la presse, en conséquence de l'enlèvement de deux journalistes de France 3.
(2) le photographe du Parisien, Philippe de Poulpiquet s'est lancé dans un travail (méritoire) sur ce sujet. Une partie de son travail peut être vue ici.