Eclairant reportage qui m'est signalé : Marie Normand, correspondante de RFI à Kaboul a produit un sujet de 20 minutes qui fait le point en Surobi, zone qui vient d'être transmise aux forces de sécurité afghanes. La journaliste a discuté avec les militaires afghans, un peu sceptiques à l'idée de se retrouver seuls en frontal devant les talibans. Faire le coup de feu avec la régulière rapporte 10.000 afghanis, alors que les insurgés versent le double (un vieux problème) dans le district, rapporte le traducteur. Le capitaine du kandak du COP Uzbeen, lui, ne semble guère optimiste sur la capacité de l'ANA à mener des opérations autonomes, sans les chasseurs et les drones de la coalition. Difficile de ne pas être du même avis.
Même dans ce district réputé calme, la troupe s'est fait avoiner à la Chicom, en retour d'opération.
On n'imagine pas ce que pourrait donner un reportage de ce type en Kapisa, qui n'est toujours pas annoncée à la transition. Par chance -si l'on peut dire-, la province, elle, reste reste fermée aux médias.
Loin, parfois très loin de ces réalités de terrain, l'actu française du jour, sur l'Afghanistan : le candidat Hollande a réitéré sa volonté de retirer le dernier soldat français d'Afghanistan d'ici la fin de l'année (1), alors que le candidat-président-chef des armées, lui, n'a pas réussi à trouver le nombre exact de soldats morts en Afghanistan.Notons que la porte-parole du gouverment avait rencontré le même problème et au même micro, le 23 janvier dernier.
(1) je n'ai pas l'impression de ressembler aux experts stigmatisés par le candidat socialiste. Car à la différence d'une partie de ces derniers, souvent autoproclamés, j'ai pu goûter aux routes afghanes et mesurer l'engorgement des plateformes (et le nombre réduit d'An-124). J'engage chacun qui s'exprime sur le sujet à aller vérifier sur le terrain toutes les réalités de cette opération logistique, puis à vérifier nos cpaacités réelles en la matière. Vu les moyens de sortie du pays (rail compris) et la quantité de matériel à sortir des FOB, cette promesse reste toujours irréalisable, sauf à stocker du matériel sur place (donc des militaires français pour le garder) et à penser que les insurgés ne vont pas se régaler sur les convois (ce qu'ils font quasiment à chaque fois). Je passe sur le fait que pour l'instant, la Kapisa n'est pas non plus transmise aux Afghans, alors que la décision devait être signifiée par ces derniers en mars...