Laurent Gbagbo n'a jamais été boulanger. Son surnom lui est venu parce qu'il a pris l'habitude de rouler dans la farine ses adversaires. Cela prête à sourire, évidemment, mais en restant sérieux, ce que je ferai jusqu'au bout de ce billet d'humeur, on comprendra qu'on ne peut pas, raisonnablement, le laisser, avec ses proches, quitter son pays avec une immunité qui empêchera, par la suite de l'interroger, au moins, sur quelques sujets intéressant sa présidence (2000-2010) et des ressortissants français.
C'est qu'il s'en est passé des choses en Côte d'Ivoire, ces dernières années. Dans la version courte : neuf soldats français ont été tués à Bouaké, dans une attaque aérienne qui ne ressemble pas aux standards de la guerre. Un confrère, Guy André Kieffer, a aussi disparu. Un autre, Jean Hélène, a été tué par un policier. On l'a rappelé aussi ces dernières heures, depuis 2002, des ressortissants ont été volés, des Françaises ont été violées.
Evidemment, l'ancien exécutif ivoirien ne peut pas être rendu responsable de tout ce qui est arrivé en Côte d'Ivoire ces dix dernières années. Mais immuniser ses membres contre toute possibilité de poursuites judiciaires ne serait pas un signal encourageant pour la recherche de la vérité.