jeudi 10 février 2022

L'Indonésie achète 42 Rafale

Mon confrère Michel Cabirol avait annoncé l'info, avec une commande de 6 appareils mais en

précisant bien que le contrat pourrait être plus volumineux, ce qui est logique, vu les besoins indonésiens.

Face au risque de guerre dans le Pacifique, et avec des voisins turbulents, l'Indonésie achète donc 42 Rafale (deux escadrons), peut-être le début d'une série bien plus longue. L'archipel avait déjà acquis des sous-marins Scorpène et d'autres objets bien de chez nous, comme le H225M. Avec les armements, les rechanges, un pactole qui reste à être chiffré, et un nouvel affermissement de la relation bilatérale qui tombe à pic. Le pays n'a pas choisi les russes, pas plus que les Américains qui lui avaient fortement déconseillé d'acheter russe. La troisième voie, depuis toujours, c'est la France, et donc Dassault Aviation.

L'Indonésie devient donc la deuxième plus forte commande export instantanée, après les EAU, qui avaient commandé 80 appareils d'un coup. Son choix est facile à expliquer : la France est crédible avec ses partenaires. Elle a procuré à l'Egypte un service de défense global, tout comme aux EAU (en contribuant au renforcement récent), ou en Grèce. Acheter Français, c'est aussi acheter le bouclier et un pourcentage de vote au conseil de sécurité de l'ONU. Bref, c'est global, et ce n'est donc pas cher du tout.

Evidemment, quand cela va dans le sens de ses intérêts globaux. La France en a en Indonésie, et c'est n'est plus un secret, sur l'aire Pacifique.

D'aucuns diront que la stratégie Indo-Pacifique du président a payé. Vu le caractère très modeste des moyens militaires affectés sur place, et des autres moyens envoyés dans la zone, on ne peut pas tout à fait le dire comme cela sans doute.

Mais on ne peut que constater, par contre, que le Rafale confirme tous les choix techniques pris dans les années 80. Et que l'appareil, qui vient de fêter les 30 ans du premier vol des prototypes, et les 20 ans de la première mission opérationnelle au large du Pakistan, est un petit jeune qui se porte bien. Il est agile, reconfigurable, adaptable, perfectible, et finalement, pas si cher que ça. Tout bien confondu.

Evidemment, la cabale qui l'a touchée, pendant près de 30 ans dans les média français a disparu (ou presque). Le "gouffre à milliards" décrié un temps par l'Express est désormais un puits à milliards (un média osera-t-il le titre?). Dans un pays qui a désindustrialisé pendant 30 ans, une petite réflexion : essayons juste de considérer l'aéronautique et la défense comme un atout stratégique. Et d'y mettre le paquet, dans toutes les déclinaisons.

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