Un message sans équivoque de Paris : si le retrait du Mali sera annoncé dans quelques jours par Paris,
la France montre clairement qu'elle n'a pas l'intention de laisser les GAT proliférer dans toute la sous-région.L'état-major des armées annonce à l'instant avoir neutralisé, il y a 48 heures déjà, le groupe armé terroriste à l'origine de la mort de J., l'ancien opérateur de la 3e compagnie SAS du 1er RPIMa, reconverti comme ranger au Bénin. Des rangers béninois ont été aussi tués et blessés. Le Français était coordonnateur dans le park W.
Pour des raisons assez évidentes, l'EMA n'avait évidemment pas évoqué plus tôt la mobilisation de moyens importants, dès la connaissance de l'attaque au Bénin, et encore plus, après la disparition, puis la mort du Français.
Le communiqué qui vient d'être diffusé évoque sobrement des moyens de renseignement engagés en réactif.
Le porte-parole de l'EMA, le colonel Pascal Ianni assure que la task force Sabre (COS) n'a "pas du tout" été engagée (alors qu'on imagine pourtant que c'est le meilleur interlocuteur s'il avait fallu libérer des otages...).
La même source explique qu'assez rapidement, c'est une "demande des gouvernements du Bénin et du Burkina Faso" qui a déclenché la mobilisation de la composante aérienne de Barkhane". Tout s'est joué "depuis la base aérienne projetée de Niamey" (Niger).
Sur les 72 heures qu'a duré cette traque, "les aéronefs ont réalisé des allers retours depuis Niamey. Un premier Reaper a assuré la détection puis la première frappe, une fois identifié le GAT et après un processus de ciblage pour éviter un CIVCAS" (tir fratricide sur des civils). Une dizaine de GAT et cinq motos ont été détruites par ce tir, d'après l'estimation relatée par l'EMA.
La composante aérienne de Barkhane a poursuivi les recherches en autonomie, sans renseignement venu du sol, ce qui atteste (pour ceux, nombreux, qui en doutent encore) de sa capacité à trouver des objectifs très rapidement et seule. Une bonne illustration de l'après-Barkhane.
Il est probable que d'autres moyens de renseignement aérien ont été engagés. Trois points de regroupements des GAT ont été localisés. Et une patrouille de Mirage 2000 a été engagée, assurant une frappe sur chaque point. Le chasse justifie ainsi sa capacité de camion à bombes, et, comme le Reaper, le don d'ubiquité.
D'après le colonel Ianni, une quarantaine de GAT ont été neutralisés au total, tous sur le territoire burkinabé, et avec la bénédiction de trois gouvernements. Le PP évoque d'ailleurs une coopération parfaite entre les trois pays sur ce dossier, en "excellente intelligence".
Cette nouvelle flambée de violence au Burkina atteste, s'il était besoin, du glissement vers le sud des GAT venus du Sahel. Le nord de la Côte d'Ivoire et du Bénin en souffrent régulièrement.
Les éléments français au Sénégal (EFS) ont d'ailleurs développé, ces derniers mois, leur coopération avec les forces béninoises. Différents stages qualifiants (notamment de GATA, pour orienter le tir air-sol) ont été prodigués sur instruction du général Michel Delpit, et il est probable qu'ils s'accompagnent de livraison de matériel produit en France.
Des déploiements complémentaires ne sont pas à exclure, face à l'offensive des GAT dans cette zone. Outre Barkhane, la France dispose d'une force opérationnelle au sein du 43e BIMa, à Abidjan.
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