lundi 30 novembre 2020

Attaque coordonnée sur Kidal, Menaka et Gao (actualisé)

Pas une, pas deux, mais les trois bases françaises de Gao, Kidal et Menaka ont été frappées aujourd'hui

par une frappe coordonnée des GAT. C'est tout simplement la première fois que cela arrive simultanément. Chacune a déjà reçu son lot d'obus de munitions mais cette fois, "dans un créneau de deux heures" signale l'EMA. Les dernières frappes commençaient à remonter, signe que les GAT avaient perdu l'initiative. Ou leurs spécialistes du domaine Art. "Les seuls impacts sont dans la partie Minusma de Kidal" constate le porte-parole de l'EM. AQMI a revendiqué l'attaque, ce qui a pu contribuer à faire communiquer l'EMA, à Paris. A ce stade, l'EMA dit ignorer quel type de munitions, roquettes et/ou mortier, ont été employées.

Clairement, sur ce point, et comme pour interrompre les succès tactiques de Barkhane, les GAT ont placé dans le mille. Essentiellement en frappant les esprits, plus que les hommes ou le matériel car l'état-major assure qu'il n'y a pas eu de blessés ni de morts, ni de pertes matérielles.

Et ce n'est pas forcément surprenant : les GAT ont de l'efficacité avec les IED, mais beaucoup moins avec les roquettes et mortiers. Ils avaient néanmoins et par exemple créé par le passé des blessés au 1er spahis, dont les officiers sortaient du briefing, à Kidal. La base est régulièrement exposée à des tirs du fait de son positionnement. 

A Menaka, c'est aussi arrivé, par exemple sur la partie ONU du camp, en septembre 2018. Un contractor français, ancien de l'armée de l'air, avait été blessé. D'autres tirs sont intervenus depuis. A Gao, on se souvient que les roquettes partaient à une époque d'un plateau idéalement placé pour cela.

Entretemps, on avait ressorti les matériels d'Afghanistan, et les spécialistes du 1er RA s'y relèvent tous les quatre mois pour assurer le préavis de tir de quelques secondes. De précieux instants qui permettent à la force de prendre des mesures de sauvegarde idoine.

Mais pas de guerre des étoiles au Sahel (en tout cas pas celle-là) : Barkhane n'a pas les moyens d'intercepter les tirs, seulement de prévenir ses ouailles qu'ils arrivent. Encore un trou dans la raquette.

Mes infops et les photos sur le twitter @defense137.